Sorority Girl
5.6
Sorority Girl

Film de Roger Corman (1957)

Dans la catégorie "on trouve vraiment n'importe quoi à la médiathèque", je me suis retrouvé sur le cul en tombant sur plusieurs films de Roger Corman, période cinéma exploitation. Plusieurs éditions double de ses Séries B, d'une heure chacune. Je me suis laissé tenter.

Sorti en 1957, Sorority Girl exploite le filon du film de fraternité, ou en l'occurrence de sororité. L'affiche nous montre une dominatrice en puissance portant un objet idéal pour faire subir des sévices louches à ses petites camarades, mais comme toujours, cela surestime grandement le potentiellement choquant du métrage.
Ce film raconte l'histoire de Sabra, "pauvre petite fille riche" dans toute sa splendeur, aux penchants pour le moins vicieux. Elle entretient des rapports conflictuelles avec sa veuve de mère, ne tournant pour ainsi dire qu'autour de l'argent, et se plait à s'imaginer manipulant les autres membres de sa confrérie étudiante ; ce alors qu'elle n'arrive à influencer que l'esprit le faible du lot et qu'elle se surestime amplement. Sa situation change lorsqu'elle apprend quelques secrets qui doivent lui permettre de prendre l'ascendant sur plusieurs étudiantes.

En 1957, Roger Corman tournait une dizaine de films, avec des budgets toujours plus faibles et des délais toujours plus courts ; dans ces conditions, difficile de ne pas être frappé par la qualité, certes relative au regard des grandes œuvres de l'époque, de cette production. En seulement une heure, le réalisateur - qui a aussi retouché le scénario fourni par AIP, dont il n'était pas satisfait - nous livre une histoire toute en noirceur, nous invitant à plonger dans le cerveau d'une authentique sociopathe. Le résultat n'est pas dénué d'intérêt.
Roger Corman reste aujourd'hui un cinéaste sous-estimé, mais plus en raison de ses contraintes techniques que de ses propres capacités ; nous évoquons surtout son cycle Edgar Allan Poe ou The Intruder pour le "sauver" aux yeux de la critique, mais Sorority Girl, à l'instar de The Secret Invasion ou The Little Shop of Horrors, vient nous prouver que l'homme avait du talent.

En raison de son manque d'ambition et de moyens, Sorority Girl ne deviendra jamais un classique de la Série B. L'histoire met du temps à démarrer, et hormis Susan Cabot et Dick Miller, les acteurs s'avèrent moyennement convaincants. Mais une véritable curiosité, une porte d'entrée vers les premières années de Roger Corman derrière la caméra, oui, sans aucun doute. J'en retiens en particulier plusieurs scènes d'une rare intensité qui, pour le coup, m'ont réellement surpris.
Ninesisters
7
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le 21 août 2013

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Ninesisters

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