Scénariste de renom, Thomas Bidegain passe avec Soudain Seuls pour la troisième fois derrière la caméra et réalise un film mature, porté à bout de bras par les solides prestations de ses deux (et uniques) comédiens, pleinement investis (Gilles Lellouche est le réalisateur de la seconde équipe tandis que Raphaël, compagnon de Mélanie Thierry, signe la belle bande originale) .
Auscultation microscopique de la cellule du couple réduite à son plus élémentaire, le film sonde avec succès les mécanismes de la vie à deux, et joue habilement avec les rôles assignés de la relation hétérosexuelle (courage contre fragilité, lâcheté contre constance, désir contre répulsion) .
Œuvre de survies, Soudain seuls, malgré quelques longueurs, fonctionne par sa justesse, sa sobriété, ses métaphores simplement amenées et pas trop appuyées et son ambiance radicale qui lorgne vers les rivages du fantastique.
Bidegain joue les deux partitions du drame amoureux et du film d'aventure sans aller dans les extrêmes, et a l'élégance d'épargner à ses spectateurs tout flashback ou inutile mise en contexte.