Un match important mais sans réelle tension. Un film moyen mais qui saura plaire à certains fans.

Les looney Tunes sont des légendes de l'animation. Encore aujourd'hui, tout le monde connaît les looney tunes et plusieurs de leurs cartoons. Un long-métrage mélangeant animation et prises de vues réelles avait marqué les esprits en 1988, il s'agissait de Qui veut la peau de Roger Rabbit de Robert Zemeckis et qui est encore le meilleur film mélangeant les deux styles. En 1996, Warner décide de faire un film du même genre mais pas non en tant que film noir, en tant que film familial mélangeant le basket avec nos Looney Tunes. Dit comme ça, le projet peut sembler assez simple et il est vrai que ce long-métrage n'est pas un film aussi marquant et réussi que celui de Robert Zemeckis. Cependant, il est compréhensible que certaines personnes aiment ce film, surtout si ils l'ont découvert dans leur enfance car ce film n'est pas le plus horrible du genre non plus.

Positif

• Michael Jordan (lui-même) est un ancien basketteur qui a décidé de prendre sa retraite au basket, malgré qu'il soit extrêmement doué, afin de se consacrer au base-ball. C'est un choix assez compréhensible quand on apprend à connaître le personnage. Il admirait beaucoup son père qui était un grand joueur de base-ball et il veut sans doute lui rendre hommage en essayant d'avoir la même carrière que lui (même si ce n'est pas ce que son père souhaitait).
  Les looney Tunes sont un groupe de personnages fous mais drôles que tout le monde connaît. Ils n'ont pas réellement de développement dans ce long-métrage mais ce n'est pas dramatique, ils sont fidèles à eux-mêmes et c'est ça qui nous plaît chez eux, c'est qu'il nous fasse rire. Après, ils auraient pu faire en sorte que les Looney Tunes ne se contentent pas de ne faire que des blagues et à les rendre plus attachants, mais ça reste les Looney Tunes qu'on aime.
  Lola Bunny (Odile Schmitt) est une nouvelle Looney Tunes qui est arrivée dans ce long-métrage et qui a rejoint le groupe des Looney Tunes. Contrairement à la majorité des Looney Tunes qui sont assez fous, elle, elle a un certain caractère mais c'est aussi une basketteuse très douée (voir la seule douée de l'équipe en fait). Certains disent qu'elle est sexualisée mais, pas tant que ça en fait. Hormis lors de ses deux arrivées remarquées (et encore, on est loin d'une véritable sexualisation du personnage comparé à Hollie de Cool World). Et malgré ça, ce qu'on retient de Lola Bunny, ce n'est pas qu'elle est sexualisée, c'est qu'elle a du caractère et ne se laisse pas faire quand on l'appelle « poupée » et donc, qu'on la considère comme un objet. Si je la met dans les points positifs, c'est parce que j'aime ce personnage pour sa personnalité et son caractère, pas pour le fait qu'elle soit considérée comme sexy par certaines personnes et parce qu'elle est une Looney Tunes différente de ses semblables. Et non, aimer un personnage n'est pas forcément dû au fait qu'il est sexy, même par rapport à Lola Bunny.
  Jeffrey Jordan (Manner Washington) est un enfant qui joue aussi au base-ball comme son père mais qui, malheureusement, n'arrive pas à bien jouer à ce sport non plus. Comme Michael Jordan quand il était plus jeune, il cherche à suivre les traces de son père qu'il voit comme son héros. C'est regrettable qu'on ne le voit qu'au début et qu'il ne soit pas réellement développé dans ce long-métrage, il y avait du potentiel avec ce personnage. Mais bon, malgré ça, ça reste un personnage attachant.




• Que dire sur la VF de ce long-métrage ? Et bien, c'est qu'elle est de bonne qualité dans l'ensemble. La majorité des Looney Tunes retrouvent les voix originales qu'on connaît (Gérard Surugue pour Bugs Bunny, Michel Mella pour Porky, Patrick Préjean pour Sam le pirate et Grosminet...) et les nouvelles voix pour les nouveaux personnages fonctionnent bien aussi (Odile Schmitt pour Lola Bunny, Daniel Beretta pour le directeur du parc...). Bref, on peut dire que la VF de ce long-métrage est de bonne qualité dans ce long-métrage.




• Les Looney tunes sont menacés par des aliens qui veulent les emmener sur leur planète et en faire leurs esclaves. Ils décident qu'ils ne partiront avec eux que si ils les battent à un match de basket. Cependant, les aliens sont devenus beaucoup plus forts et les Looney tunes vont avoir besoin de l'aide du meilleur en matière de basket-ball, Michael Jordan. C'est une histoire intéressante qui se tient et qui donne envie de savoir comment Michael Jordan va les entraîner, surtout quand on voit le mal qu'ils ont au basket.




• Le long-métrage démarre par le jeune Michael Jordan qui a une discussion avec son père sur son avenir pendant qu'il joue au basket. C'est une introduction plutôt intéressante qui nous permet de connaître un peu le personnage et qui nous fait comprendre pourquoi il a décidé de se tourner vers le baseball, en hommage à son père qu'il admirait et qui était un grand joueur de baseball. Même le générique du début est pas trop mal avec tous les matchs de Michael Jordan, et ce malgré qu'il fasse un peu fan-made.




• Le directeur Swackhammer (Daniel Beretta) est un directeur de parc d'attraction qui cherche à trouver de nouvelles attractions plaisantes afin d'attirer le plus de personnes possible. C'est un directeur détestable mais il fait une assez bonne représentation de certains producteurs qui ne font que prendre les tendances du moment afin de les exploiter et se faire de l'argent dessus. Ce n'est pas un méchant exceptionnel mais c'est un méchant qui fonctionne assez bien dans la représentation du réel.




• Concernant le symbolisme, il y a quelques points à défendre de ce long-métrage. Par exemple, on a l'espoir que représente Michael Jordan pour les empêcher de devenir des esclaves, le parc d'attraction et son directeur qui symbolise une envie de se faire de l'argent facile sans véritable ambition ou encore ce que représente le basket et le baseball pour Michael Jordan. Le symbolisme est assez simple mais il fonctionne assez bien en vérité.




• Dans ce long-métrage, vous aurez l'occasion de revoir des Looney Tunes qu'on a vu dans peu de cartoons. Par exemple, vous pourrez apercevoir Rocky et Mugsy en faisant attention, ou même le fameux monstre (qu'on appelle aujourd'hui Gossamer). En tout cas, ce sont des caméos qui font plaisir à voir quand on les reconnaît.




• Ce long-métrage a décidé de mélanger l'animation des Looney Tunes avec les prises de vue réelles. Le mélange n'est pas parfait mais ce n'est pas un hideux non plus. Au contraire, ce long-métrage arrive assez bien à mélanger l'animation 2D des Looney Tunes et les prises de vue réelle en 3D.




• On pourrait dire que ce long-métrage ne montre pas d'évolution de ses personnages, sauf un, celui de Michael Jordan. En effet, Michael Jordan a une évolution par rapport à ce qu'il a traversé avec le basket, ce qui apporte une évolution prévisible mais logique sur son choix de carrière à la fin.




• En terme d'animation, ce long-métrage est très bien géré. En effet, on voit bien que les looney tunes sont mieux animés que dans leurs cartoons habituels tout en étant mieux dessinés aussi. Bref, on peut dire que l'animation est de bonne qualité dans ce long-métrage.




• La fin de ce long-métrage est un peu trop classique mais c'est une fin qui se tient et qui va avec l'évolution de Michael Jordan. En même temps, il ne fallait pas s'attendre à une fin magnifique mais c'est une fin assez correcte après tout ce qui s'est passé.




• Il y a quelques moments inattendus qui fonctionnent, très peu mais il y en a. Comme les aliens qui volent le talent des meilleurs joueurs de la NBA pour devenir plus forts par exemple. Ça fait peu de moments inattendus mais ça marche quand même.




• Les décors ne sont plutôt pas mal. Ce ne sont pas de superbes décors mais ils passent assez bien malgré tout et offrent des lieux assez sympathique. Au passage, le stade où les Looney Tunes jouent leur match est assez joli.




• En terme de costume, il n'y a pas grand chose à en dire mais les maillots de l'équipe des Looney Tunes est un assez beau maillot. On peut dire que les costumes sont d'assez bonne qualité dans ce long-métrage.




• La mise en scène a quelques idées malgré qu'elle ne vole pas haut. On ne va pas dire que la mise en scène vole très haut mais, étrangement, elle a quelques idées qui fonctionnent à certains moments.

Négatif

• Qui est Stan Podolak ? Il s'agit du nouvel assistant de Michael Jordan qui est chargé de veiller sur lui. Honnêtement, on ne va pas dire que ce personnage est réellement attachant, il se contente de faire le bouffon et d'aider Michael Jordan à un ou deux moments, rien de plus. Il est fort probable que son personnage soit ainsi parce que le personnage de Dennis qu'il jouait dans Jurassic Park était un personnage très apprécié des fans. Franchement, ça aurait été sympathique que ce personnage ait un rôle plus important à jouer dans cette histoire, tout en restant un personnage secondaire. Après, il se rend utile à un ou deux moments, contrairement à un autre personnage dont on parlera après.




• Là où ce long-métrage n'a pas développé ses personnages, on remarque aussi qu'il manque toute la phase entraînement des Looney Tunes pour le match. C'est un détail mais n'aurait-ce pas été intéressant de voir l’entraînement des Looney Tunes qui s'améliorent petit à petit ? Même trois à quatre minutes avec des ellipses et leurs progrès auraient marché. Enfin, ce n'est pas dramatique mais voir leur entraînement et leurs améliorations aurait été intéressant (surtout que Lola est la seule à savoir réellement y jouer au début).




• Et si on parlait de Bill Murray ? Il est fort probable que vous l'aimiez grâce à SOS Fantômes mais une question importante se pose, qu'est ce qu'il fait là ? Franchement, son personnage n'apporte jamais rien et passe juste son temps à dire qu'il aimerait rentrer dans la NBA, on a compris ! Pas la peine de le dire à chaque fois que tu apparais à l'écran pour une scène. Désolé pour les fans mais Bill Murray n'avait rien à faire dans ce long-métrage avec les Looney Tunes.




• Le jeu d'acteur de ce long-métrage est nul et ce n'est pas peu dire. Principalement Michael Jordan qui n'est pas un acteur, tout comme ses camarades. Les seuls acteurs qui offrent un peu de performances, ce sont Wayne Knight et Bill Murray mais ils ne sont pas exceptionnels et ça ne suffit pas pour dire que le jeu d'acteur est bon. Quant aux enfants, c'est pardonnable mais on voit bien que même eux ne savent pas ce qu'ils doivent faire.




• Faire des placements de produits dans un long-métrage n'est pas un problème quand ils sont discrets, ce n'est pas le cas ici. Certaines scènes laissent place à des placements de produits très évidents et ça détruit les scènes pour donner l'impression que le film a été vendu uniquement pour les marques BIEN montrées et BIEN citées. Bref, la prochaine fois, faites des placements de produits moins évidents s'il vous plaît.




• Il n'y a aucune réelle émotion dans ce long-métrage. Certes, c'est un long-métrage Looney Tunes et donc ils se veulent drôles mais ça ne les empêchait pas d'apporter un peu d'émotion avec Michael Jordan. Après, ce n'est pas grave qu'il n'y ait pas réellement d'émotion mais ça aurait été réellement sympathique d'en avoir dans ce long-métrage, surtout par rapport à son fils qui a aussi du mal à réussir au baseball.




• On savait qu'une relation entre Bugs et Lola Bunny allait se faire. Mais, cette relation ne prend pas réellement le temps de s'installer. On a juste une rencontre entre les deux, puis une action de Bugs qui fait que Lola tombe amoureuse de lui, c'est peu pour une relation entre nos deux lapins préférés. Il aurait peut-être mieux valu développer un peu plus leur relation avec certaines scènes supplémentaires.




• Les musiques ne sont pas mauvaises mais la majorité d'entre elles sont surtout du copyright. Malgré que ce long-métrage ait choisi des morceaux qui collent plutôt bien avec ce qui se passe à l'image, il aurait mieux valu avoir des thèmes originaux pour que ça fonctionne mieux. Après, c'est un détail et les musiques restent bonnes, surtout la chanson I believe I can fly qui est très belle.




• Est-ce qu'on peut dire que ce long-métrage a des moments inutiles ? Et bien oui. Entre les moments avec Bill Murray et les examens des basketteurs dont on a volé le « talent » pour savoir ce qu'ils ont, on a quelques scènes assez inutiles (ce qui est triste pour un long-métrage d'1h28). Ces scènes là auraient pu être coupées au montage, elles n'apportent pas grand chose.




• Même si l'histoire est intéressante, le scénario a été assez mal écrit. Aucun personnage n'a réellement de développement, en dehors de Michael Jordan qui en a un petit. Et tous les événements qui se déroulent ne devaient pas tenir sur beaucoup de page (en dehors des gags et sachant qu'ils ont du supprimer une grosse partie du scénario).




• On ne croit pas une seconde à la tension dans ce long-métrage. Déjà, parce que nous sommes avec les Looney Tunes et qu'une tension avec eux est pratiquement impossible mais aussi parce qu'on sait très bien comment ça va se finir. Aucune scène n'arrive à nous donner une réelle tension pour les personnages, c'est triste.




• Était-ce prévisible de savoir comment allait se terminer ce match et comment l'histoire allait finir pour Michael Jordan ? Et bien oui. Cette résolution se voit venir dès le début du long-métrage avec Michael Jordan qui fait du baseball. C'est triste que ce long-métrage soit si prévisible, ça enlève du suspense.




• Si on reparlait du panier final de Michael Jordan ? Comment son corps a pu atteindre tout le panier (comme si il avait fait un dunk) alors que l'action qu'il a faite le mettait à une très grande distance du ballon ? C'est un détail mais c'est un faux-raccord qui se voit quand on fait un minimum attention.




• L'humour de ce long-métrage est assez discutable. Bien entendu, certaines blagues sont réellement drôles la première fois qu'on voit ce long-métrage mais, même malgré la présence et la fidélité des Looney Tunes à eux-mêmes, ça reste un humour assez moyen qui ne fait pas souvent rire.




• Il y a quelques moments inutiles dans ce long-métrage comme quand une souris rentre sur le terrain pour le match et se fait ratatiné en dix secondes juste en ayant parlé. Ce genre de scènes n'était clairement pas nécessaire même pour une blague prévisible.




• Certaines références de ce long-métrage sont gratuites et n'apportent rien, même par rapport aux Looney Tunes. Par exemple, voir Elmer et Sam qui imitent les Men in Black dans un match de basket n'apporte rien à part une référence gratuite.

Au final, ce long-métrage sur les Looney Tunes a de quoi diviser. D'un coté, il saura être apprécier en tant que divertissement avec les Looney Tunes, mais de l'autre, on aura l'impression qu'ils méritaient un meilleur long-métrage. On a une animation bien travaillée, une histoire simple mais qui se tient, une VF de bonne qualité et un peu de symbolisme efficace. Après, il est vrai qu'aucun personnage (ou presque) n'est réellement développé, que la relation entre Bugs et Lola va beaucoup trop vite, qu'il manque la phase d'entraînement et de progression des Looney Tunes et que ce long-métrage est TRES prévisible. Donc faut-il le voir ou pas ? Ça dépend de ce que vous attendez en le regardant. Pour ma part, je ne m'attendais à rien et je suis assez partagé alors j'aurais du mal à vous dire si il faut le voir ou pas. Je vous conseille de vous faire propre avis en le regardant et vous saurez si vous l'appréciez ou pas.

Maintenant, il reste à voir si sa suite va être à la hauteur et vu les notes, ce n'est pas le cas.