Ready Player One version pauvre de la Warner ? Une suite moins intéressante mais pas si horrible.

Ma vidéo critique sur Space Jam: Nouvelle Ere


Ayant découvert le premier Space Jam il y a très peu de temps, il était intéressant d'aller voir cette suite malgré une bande-annonce qui divisait un peu. Vu la « popularité » du premier opus, il ne fallait pas s'attendre à un chef d'oeuvre. Cependant, comme le premier Space Jam n'est pas un film coup de cœur de mon enfance que j'apprécie beaucoup, il était possible que je ne sois pas totalement affecté par cette suite comme l'ont probablement été certains. Et pour être honnête avec vous, ce long-métrage n'est pas aussi atroce qu'on le dit. Certes, il n'est pas meilleur que le premier opus et il a beaucoup de défauts mais ce n'est pas un des pires films du monde non plus.



Positif




  • LeBron James (lui-même) est le basketteur professionnel récent le plus respecté et apprécié du monde mais il ne semble pas être un bon père pour son fils Dominic. Sachant que LeBron a eu un passé difficile avec son entraîneur, il agit à son tour comme entraîneur en voulant pousser son fils à devenir comme lui et son autre fils Darius. Malgré ses défauts, c'est un père qui aime réellement son fils et qui sait apprendre de ses erreurs pour devenir un meilleur père pour lui.
    Dominic / Dom James (Cedric Joe) est le fils de LeBron mais, contrairement à ce que souhaite son père, il est plus intéressé par les jeux-vidéos et le développement derrière. C'est un personnage qui se démarque de son père en voulant être différent et non en devenant comme lui, chose qu'on peut comprendre en se mettant à sa place. Il est réellement fasciné par les jeux-vidéos, ça se voit qu'il se sent passionné par ça plutôt que le basket.
    Bugs Bunny (Gérard Surugue) est un toon qui a décidé de rester dans le monde des toons malgré que tous ses amis soient partis dans d'autres mondes. C'est un toon intelligent mais aussi attachant dans son envie de retrouver sa famille, chose qu'on comprend en se mettant à sa place (surtout après tant de temps seul).
    Darius James (Ceyair J/ Wright) est le deuxième fils de LeBron et, contrairement à son frère, il est très doué et écoute les leçons de son père pour devenir un grand basketteur. C'est un personnage qui peut sembler sans importance mais qui est nécessaire pour montrer la différence entre lui et Dom par rapport à l'éducation de leur père.


  • Al-G rhythm (Don Cheadle) est un algorithme prisonnier du système central de Warner Bros et il cherche à s'emparer de Lebron James afin de réussir à sortir d'ici. C'est un méchant peu marquant mais qui fonctionne pour ce long-métrage, surtout dans sa manière de considérer les Looney Tunes comme des oubliés (un peu comme certaines personnes diraient ça aujourd'hui à coté des autres licences de la Warner, même si les Looney Tunes sont éternels mais que leurs dernières séries sont oubliables...). Donc, ce n'est pas un grand méchant mais c'est un méchant qui fonctionne pour ce long-métrage, surtout qu'il en veut à Lebron James d'avoir critiqué son travail alors qu'il était un grand fan de lui. Par contre, nous reviendrons sur un point particulier à son sujet plus loin dans cette critique.


  • Dans ce long-métrage, on y retrouve un message très classique du fait qu'on est libre de pouvoir choisir par nous-même ce qu'on souhaite faire sans qu'on suive les traces de notre père qu'on admire. Certes, c'est un message qu'on voyait déjà dans le premier opus, mais là il est abordé avec un peu plus de développement et du point de vue de LeBron en tant que père. Là où dans Space Jam, c'était survolé rapidement sans réel développement pour Michael Jordan. En tout cas, le message est déjà-vu mais il fonctionne toujours.


  • LeBron James a vu son enfant se faire kidnapper par un algorithme de Warner qui lui propose de récupérer son fils en échange d'une victoire à un match de basket contre son équipe. LeBron doit alors retrouver les Looney Tunes et former son équipe mais la tâche s'avère plus difficile que prévu... C'est une histoire simple et clichée mais qui fonctionne malgré tout (pour le scénario, c'est autre chose).


  • Le long-métrage démarre par Lebron James jeune qui joue à un jeu-vidéo avec Bugs Bunny alors qu'il est en plein match de basket et qu'ils ont perdu parce qu'il n'était pas complètement dans le match. C'est une introduction assez intéressante qui nous fait comprendre ce que va devenir le personnage et nous donne envie de savoir ce que ça va donner sur ses futurs enfants.


  • La seule relation intéressante de ce long-métrage, c'est la relation principale entre LeBron et son fils Dom. On voit une relation père-fils qui ne semble pas bonne mais qui s'améliore au fur et à mesure des événements, et des deux cotés en plus. Sur ce point, on peut dire que la relation père-fils est bien développée, même si elle est prévisible.


  • Les effets spéciaux ne sont pas parfaits mais ce sont des effets spéciaux travaillés et ça se voit. Ces effets spéciaux sont probablement un des meilleurs points du long-métrage, on sent qu'ils ont misé la majorité là-dessus. Même les Looney Tunes en 3D sont plutôt pas mal à l'image.


  • Là où sa mise en scène est inexistante dans Scary Movie 5, avec ce long-métrage, Malcolm D. Lee arrive à nous offrir quelques moments travaillés de mise en scène. Ce n'est pas souvent mais on voit qu'il y a réellement un peu de travail sur la mise en scène.


  • En terme d'évolution, il y a celle de LeBron par rapport à sa manière de considérer son fils, celle de Dom par rapport à ce que son père pense de lui pour qu'il soit fier et celle de Bugs Bunny par rapport à sa famille (même si celle-ci est plus discrète).


  • Si on excepte la voix de Lola Bunny et celle de LeBron James dont on reparlera plus tard, la majorité du doublage s'en sort plutôt bien. Les autres personnages sont toujours aussi bien doublés, surtout nos Looney Tunes.


  • Les décors de ce long-métrage sont assez jolis. Que ce soient les décors du monde réel ou les décors du monde de Looney Tunes, il faut admettre que les décors ne sont pas mal du tout.


  • Concernant les costumes, ce sont des détails mais ce sont des costumes sympathiques, y compris dans les nouveaux maillots des Looney Tunes pour ce nouveau match.




Négatif




  • Parlons de deux VF avec lesquelles on peut avoir du mal. Déjà, Angèle en Lola Bunny. Comme il a déjà été dit dans ma critique de Toy Story 4, Angèle n'est pas une comédienne de doublage mais une chanteuse et, déjà qu'elle n'arrivait pas totalement à doubler Gaby-Gaby, on ne va pas dire qu'elle a fait des progrès avec Lola Bunny. Elle essaye mais on sent qu'elle ne double pas totalement le personnage comme il se doit (comme quoi il aurait mieux valu laisser Barbara Tissier dans le rôle comme dans la bande-annonce, elle sait doubler et sa voix collait mieux au personnage). Enfin, nous allons parler de Sama Jackson qui a une seule expérience de doublage dans la reine des neiges II (qui faisait le lieutenant Matthias). Sama Jackson fait ici la voix de LeBron James mais, étrangement, on dirait que sa voix ne colle pas au personnage (surtout dans les moments d'animation). Après, ce n'est pas dramatique mais ces deux voix françaises n'étaient peut-être pas les meilleurs choix possibles.


  • Vous vous souvenez du premier opus et de ces placements de produits ? Et bien là, dites-vous bien que pratiquement toutes les références de ce long-métrage sont des placements de produit. En clair, Warner a voulu faire comme Ready Player One (qu'ils ont produit donc un film dont ils ont les droits), c'est à dire qu'ils ont voulu faire le maximum de références possibles à tout ce que possède la Warner. Autant ça fonctionnait dans Ready Player One car les références avaient du sens avec les personnages et la narration, autant ici ce ne sont que des références gratuites pour rappeler aux gens que Warner ont tous ces personnages (dont King Kong qui est passé d'Universal à Warner pour les derniers long-métrages). En tout cas, les références sont beaucoup trop abusées, même si ça peut être assez drôle de voir quelles sont les différentes références dans le public.


  • Revenons sur Al-G Rhythm sur un point important. Si ce personnage est un algorithme, il n'est pas censé avoir de personnalité, alors comment ça se fait qu'il soit aussi imbu de lui-même ? Ça aurait pu être à l'exemple de Clue dans Tron: L'héritage, un programme avec une intelligence trop grande comme son concepteur, ou un court-circuit qui l'a rendu fou et lui a fait acquérir une personnalité. C'est un détail mais un algorithme n'est pas censé avoir de personnalité à moins que l'explication soit bonne et comme nous n'avons pas d'explication ici.


  • Que les Looney Tunes n'aient pas réellement de développement, pourquoi pas. Cependant, pourquoi la relation entre Lola et Bugs n'est pas travaillée ici ? Elle ne l'était pas dans le premier opus, mais là il y avait l'occasion d'essayer de nous faire comprendre pourquoi ils se sont séparés et pourquoi. La relation avait beau être mal faite dans le premier opus, elle était officielle au moins. Enfin, nous n'aurons probablement jamais la réponse au pourquoi ils ont décidé de ne plus être en couple.


  • Qu'un match de basket de ce genre puisse être un match où on donne des coups et où tous les coups sont permis, pourquoi pas. Par contre, arrêter le temps pour pouvoir marquer des paniers, là c'est de la triche. Sois il aurait fallu installer une limite (du style, il ne peut utiliser son pouvoir que toutes les dix minutes car ça l'épuise), sois il aurait fallu ne pas mettre ce genre de pouvoirs dans un match de basket.


  • Le petit Pit est le petit robot obéissant à Al-G Rhythm et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce personnage ne sert à rien. Franchement, quel est l'intérêt de faire une mascotte de ce genre alors qu'Al-G Rhythm peut tout faire par lui-même et que ce robot n'apporte rien à l'histoire ? C'est un détail mais ce n'était pas nécessaire de faire ce personnage, ou alors il fallait lui donner un meilleur rôle.


  • Malik (Khris Davis) est l'oncle de Dom et il les a accompagné aux studios de Warner avant qu'ils ne se fassent capturés. Le problème de ce personnage est qu'il ne sert à rien. Il ne se rend jamais utile et ne laisse place qu'à des moments inutiles où il fait le pitre pour amuser les spectateurs, sachant qu'il n'est pas drôle. Franchement, on aurait pu se passer de ce personnage.


  • Soyons honnêtes, à part Don Cheattle, on ne va pas dire que les acteurs et actrices de ce long-métrage sont réellement investis. Déjà, LeBron James n'est pas un acteur alors c'est normal qu'il ait du mal à jouer, mais même les autres acteurs ne semblent pas totalement investis dans leurs rôles.


  • Évidemment, comme pour le premier opus, ce long-métrage est assez prévisible dans ce qui va se passer. On sait très bien comment va se terminer l'histoire ainsi que comment ça va se finir pour LeBron et son fils. Franchement, vous auriez pu essayer de jouer un peu plus sur le coté inattendu.


  • Certaines musiques s'en sortent mais d'autres passent beaucoup moins. En effet, certaines musiques passent avec ce qui se passe à l'image mais la majorité des musiques sont du copyright. Malgré ça, les musiques ne sont pas des musiques exceptionnelles qui se retiennent.


  • Franchement, était-ce nécessaire de mettre une voix légèrement modifiée à Al-G Rhythm pour montrer que c'est bien le méchant de l'histoire et qu'il ne faut pas l'énerver ? Honnêtement, non, ce n'était pas la peine. On sait déjà que c'est le méchant, pas la peine d'en faire autant.


  • Est-ce que ce long-métrage apporte de l'émotion ? Il y a un moment qui aurait pu marcher si la fin n'avait pas tout gâcher. Franchement, c'est dommage de créer une émotion comme ça pour en arriver à une conclusion aussi simple (PARTIE SPOIL pour plus de détails).


  • Concernant l'humour, il n'y a pas grand chose à en tirer. Nous avons un ou deux Looney Tunes qui nous font rire avec quelques gags mais rien de plus. La majorité des blagues de ce long-métrage ne sont pas forcement drôles.


  • Évidemment, les moments avec l'oncle Malik sont des moments inutiles qui n'apportent rien à l'histoire, juste à la faire traîner un petit peu avec des blagues pas drôles. Il faudrait éviter ce genre de scènes inutiles à l'avenir.


  • Le coup des ralentis pour l'arrivée des joueurs sur le terrain n'était pas du tout nécessaire. Au pire, jouer avec ce cliché de mise en scène pour leur arrivée aurait été drôle, mais là ça passe moyennement.


  • Est-ce qu'on croit réellement à la tension de ce long-métrage ? La réponse est non. En fait, on sait comment ça va se terminer mais on sait aussi que la tension envers nos personnages ne marche pas.


  • Le problème de la fin est qu'elle gâche un peu une certaine scène précédente tout en amenant une question essentielle, comment les toons auraient pu faire pour en arriver là ?



!!! PARTIE SPOIL !!!


Apparemment, le monde des Toons ne se trouve plus au centre de la Terre mais dans une espèce de serveur reliant tous les mondes de Warner. Pourquoi pas après tout. Voir le monde des Toons au milieu de tous ces mondes une manière intéressante de montrer que les Looney Tunes font partie d'un catalogue exploité par leurs producteurs. Après, il y a des mondes assez surprenants comme Lola chez les amazones mais ça reste une métaphore qui fonctionne.


A la fin du match, Bugs a fait un certain mouvement de LeBron afin de faire bugguer la partie et lui permettre de marquer le panier décisif. Malheureusement, dans la scène d'après, Bugs revient tranquillement et annonce à LeBron que lui et les Looney Tunes vont s'installer chez lui. Donc je repose ma question, comment ont-ils fait pour sortir du monde où ils étaient et venir dans le monde réel ? Je pense que nous n'aurons jamais la réponse à cette question.


Qu'est ce que c'est que ce chrono ultra-rapide qui passe de cinquante-neuf minutes à moins d'une minute en deux à trois minutes dans une scène avec LeBron et les Looney Tunes ? Franchement, c'est une incohérence assez étrange. Après, il se peut que je me trompe et que le chrono soit de cinquante-neuf secondes quand ils arrivent mais ce n'est pas dit.


La Goon Squad est l'équipe qu'affronte nos personnages et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce sont des basketteurs/basketteuses particulier(e)s. En fait, ce sont quatre des meilleurs joueurs du monde qui ont été analysés et mélangés avec des animaux. Mine de rien, cette équipe est encore plus redoutable que celle du premier opus.


Apparemment, les spectateurs humains ne sont pas les seuls à regarder le match en direct, tous les habitants de tous les univers de la Warner sont venus assister au match et on a de tout (King Kong, Joker, Les Pierrafeu, les Gremlins, Mystères & cie, Ça...). D'accord qu'il faut un public mais je maintiens qu'il y a exagération sur les références.


Au final, ce long-métrage a pas mal de défauts et cela en fait une suite moins intéressante à suivre que son prédécesseur. Par contre, il n'est pas si horrible que ce à quoi je m'attendais en voyant les premières notes. On a des effets spéciaux assez travaillés, des personnages un peu développés, une animation travaillée et une histoire qui se tient. Après, ce long-métrage abuse des références (qu'on peut même qualifier de placements de produits), que l'humour n'est pas génial, que certaines VF sont discutables, que la tension est inexistante et que les musiques sont oubliables. Donc, il est difficile de vous conseiller cette suite, surtout si vous avez adoré le premier opus mais il est aussi difficile de le considérer comme le gros étron comme certains le voient. Attention, je dis ça en respectant les goûts de chacun, vous êtes libres d'avoir détester ce film. Pour ma part, je n'ai pas beaucoup apprécié ma séance mais je ne peux pas nier les quelques points positifs que ce long-métrage possède malgré d'énormes défauts très évidents.

FloYuki
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le 25 juil. 2021

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FloYuki

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