Briseuses en string

"Spring Breakers", l'objet de bien des attentes et fantasmes : derrière le titre et l'affiche qui racolent, un cinéaste étiquetté indépendant, voire underground. Une presse française unanime et dithyrambique, une hypersexualisation d'actrices estampillées Disney, a priori tout ça c'est intéressant. Enfin un statut revendiqué d'OFNI, de film culte immédiat, me persuadent de tenter le trip.

Et en vérité ça donne quoi ? Surtout du subversif de pacotille, et une originalité forcée ("ouais vas-y improvise, surjoue, de toute façon t'es mal cadré et on mettra un ralenti c'est trop stylé"). OK, tout n'est pas à jeter, et c'est même parfois un peu beau : des couleurs fluos dans une image noire (déjà vu ceci dit, et en mieux), ou alors la scène de braquage vraiment sympa, mais ça s'arrête là.

Il ne se passe rien ou n'importe quoi, ça n'en fait pas un "film-trip". Y'a surabondance de plans sur des fesses, ça n'en fait pas une oeuvre provoquante, choquante ou ni même sexy. L'histoire enchaîne les incohérences, ça n'en fait pas le reflet d'une société déconnectée de la réalité.

Parce que voilà, quand on me dit que c'est parce qu'il est le portrait d'une génération bête et superficielle que ce film présente les mêmes tares, ben moi j'ai un peu l'impression qu'on se fout de ma gueule. Un p'tit divertissement sympa qui s'est pris pour un poème, une provoc, une leçon de cinéma, un film d'auteur. Rien que ça ? Enfin bon, des nichons avec une caution intello, c'est toujours bon à prendre hein.