En arrivant dans la salle de cinéma, de jeunes pucelles désireuses de voir des djeuns en train de faire la teuf sur la plage, sous fond de musique ouaich bélek belek avec leurs seules obsessions : la fornication et se défoncer à la drogue et l'alcool, s'installèrent dans leur petit siège tout moelleux en espérant tomber sur un énième teenage movie proche d'un Project X de sinistre mémoire : du moins c'est ce que la bande annonce faisait légèrement comprendre.
Au moment du générique du fin, les lumières s'allument, le silence règne pendant quelques instants et finalement les critiques se font entendre par les mêmes pucelles qui s'étaient goinfré de popcorn et de Magnum double choco "mais c'était quoi cette merde", "mais j'ai rien compris", "heureusement que j'ai payé 3.50 euros".
Ce qu'elles n'avaient pas compris c'est que Springbreakers est réalisé par Harmony Korine, celui qui a déjà fait ses dents sur d'autres critiques virulentes et sans tabou de la jeunesse américaine avec les scénarios de KIDS et Ken Park, alors autrement dit on est loin des inepties pipi caca touche moi le bout de la série American pie ou bien ou des péripéties post ados qui prennent du LSD sous fond de rap bling bling de Project X. De jeunes sirènes livrées à elles-mêmes désireuses de profiter au maximum de leurs vacances mais qui hélas n’ont pas le moindre radis en poche. Pour ce faire, rien de tel qu’un bon petit braquage pour récolter la maille nécessaire à leur périple où va se mélanger mer, sexe et soleil.
Véritable ovni que ce Sprinbreakers qui se permet un bon nombre d’excès tout en évitant la critique gratuite de la jeunesse américaine. Alors que Ken Park et Kids se voulaient cru et allant droit au but concernant la sexualité d’une adolescence faible et fière, ici Korine en fait une description progressive et joue habilement sur le désir du pouvoir sexuel et financier. Une envie de ce pouvoir qui va amener les 4 sexy protagonistes à vouloir faire tout et n’importe quoi pour arriver à leurs fins dans ce monde de débauche et d’argent qu’est le Springbreak, valeur montante mais hélas pas toujours correcte des fiesta américaines.
Un monde de débauche sans embuche, mené de main de maitre par un patron de cérémonie bad ass en la personne de l’impeccable James Franco qui nous gratifie d’un jeu d’acteur aussi solide que totalement barré mélange de Snoop Dogg et Tony Montana.

Profond scénaristiquement, Korine laisse très peu d’indice quant à l’avancement de l’histoire, véritable puzzle où se greffent scènes tantôt mélancoliques, tantôt brutales, le tout dans un montage minutieux qui laisse part à la réflexion pour arriver à un final digne des meilleurs polars hard boiled des années 70.

Malin, violent et bien plus psychologique qu’il n’y parait, Sprinbreakers a tout de la pellicule dont la bande annonce nous présageait du pire. Au final, le scénariste de KIDS traite d’un sujet qu’il connait bien pour nous livrer une œuvre ingénieuse et hypnotisante accentué par un quatuor de jeunes actrices qui font des merveilles ainsi qu’un James Franco mémorable.

Springbreakers un film à retenir !!!!

Créée

le 3 avr. 2013

Critique lue 620 fois

Georgio

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