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Deux ans ont passé depuis Wargames et Ally Sheedy, l’adolescente mutine et gracile, s’est transformée en mijaurée empruntée. Ally n’est pas pour grand-chose dans ce naufrage même si elle aurait sans doute pu être un peu plus vigilante sur le script et sur la costumière. Celle-ci s’est lâchée et l’a affublée d’une étole en dentelle que même Eleanor Roosevelt n’aurait pas osé porter et qui fait je vous l’avoue peine à voir. Quant au coiffeur, pas de bol, Ally a hérité du même infirme que Diana en 1983. Il lui a ratiboisé ses jolis cheveux longs légèrement bouclés pour lui infliger une frange impossible. Bref, la déception est grande. Seuls ses jolis yeux noisettes et quelques sourires timides rappellent la Jennifer de Wargames.
Quant au film, il semble avoir été réalisé pour donner du grain à moudre aux futurs contempteurs des années 80. Une horreur de B.O qui ferait passer le score de Top Guns pour du Badalamenti (Bon Jovi meets Richard Sanderson pour vous donner une idée de la purge), des fringues à balancer à la benne et un scénario cousu de fil blanc (on fait les fous puis on s’assagit, bah oui, on vieillit).
Joël Schumacher (on m’avait pourtant bien dit de me méfier de ce gus) a voulu faire un Big Chill(1983) pour les twenty something , reprendre les choses là où John Hugues les avaient laissées avec sa trilogie « coming of age » (Pretty in pink, The Breakfast club et Sixteen candles) mais l’auteur de n’a ni l’humour, ni la finesse sociologique nécessaire pour ce genre d’entreprises. Tout est souligné avec la finesse d’un marteau-piqueur (si Jules sniffe de la coke c’est évidemment parce qu’elle n’a jamais été aimé par son père). Soyons cependant honnêtes, on est resté jusqu’au bout et pas seulement pour Ally. On n’a pas décroché car on avait plaisir a retrouver le « brat pack » dans un buddy movie. Un buddy movie qui a la politesse de ne pas trop se prendre au sérieux (rien à voir avec le très ampoulé Outsiders). On a aussi tenu car les personnages tiennent à peu près le coup (excepté Kirby (Emilio Estevez) vraiment trop tarte) et évitent (pas toujours en ce qui concerne Jules) la caricature. Et puis aussi pour ce moment où Leslie après qu’Alec lui a demandé de choisir entre Mahler et The perfect stranger de Billy Joël, se prononce pour le viennois. Des goûts plus sûrs pour la zique que les frusques, Ally !

Eric_Aussudre
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le 21 janv. 2016

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Eric_Aussudre

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