Les lumières s'éteignent .... Lucas Film ... Silence absolu dans la salle comble... A long time ago, in a galaxy far, far away ....


STAR WARS


La grande messe commence ! JJ Abrams rend sa copie sur ce film qu'il n'avait pas prévu de faire, et cette copie, je l'attendais ... Et quelle copie ! Déjà l'exercice ne paraissait pas évident... (Je commence ici à vous donner mon point de vue sur la postlogie, point de vue que je détaillerai un peu plus loin). Ecrire et réaliser le premier épisode d'une trilogie, voir le second épisode de cette trilogie se faire malmener par un réalisateur certes talentueux, mais mauvais équipier, et reprendre les rênes pour l'acte final, la conclusion de la saga des Skywalkers ... Il y avait du pain sur la planche !


JJ Abrams assume les apports de Rian Johnson et nous bricole un final en apothéose en sortant l'ultime Joker de sa manche : le chancelier Palpatine, le vilain absolu des deux précédentes trilogies.


Et oui ! C'est bien lui qui était derrière les manettes depuis le début. Les fans de l'univers me corrigeront mais si j'ai bien compris, en combinant les techniques de clonage, le savoir de son ancien maître Dark Plagueis (cf SW III) et les pouvoirs obscurs Sith, Palpatine a réussi à "survivre". Et pendant qu'il faisait joujou avec son pantin Snoke (car oui, c'est lui aussi), il construisait en cachette l'armada ultime, une gigantesque flotte de Star Destroyer, tous équipés de canon plasma +++ capables de désintégrer des planètes entières. C'est le Final Order. La trame narrative de cette troisième trilogie, malheureusement dévoilée très rapidement en début de film, mais bon, il faut bien rattraper quelque part la non existence d'un unique scénariste pour les trois films....


Et le clou du spectacle :


Rey est la petite fille de Palpatine ... Rey Palpatine !


Ok JJ ! Ca me va ... T'as mis de gros enjeux, maintenant je veux mon film ! Et je l'ai eu ! C'est beau ! Dieu que c'est beau ! S'il y a bien un reproche qu'on ne peut pas faire aux films Star Wars des années 2010, c'est leur aspect visuel. Claque sur claque. Mention spéciale dans cet épisode à l'armada de Star Destroyer et au temple des Sith !


Le film démarre un peu maladroitement, on sent qu'on essaye de caser les quelques résidus d'image qu'on avait de feu Carrie Fischer, tournées pour l'épisode VII, et qu'on a essayé d'en tirer des dialogues à peu près cohérents. Mais une fois que c'est parti, plus une seule minute pour souffler. C'est dense ! Et c'est normal car il s'en passe des choses ... L'humour est au rendez-vous, un humour simple et léger, très loin des lourdeurs de Johnson.


JJ Abrams conjugue les bonnes idées de Johnson à son propre style, et ça marche. Le retour et l'amplification des scènes de télépathie entre Rey et Kylo est bienvenu. D'ailleurs, il arrive à démêler leur histoire à tous les deux assez habilement, mais je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir par vous même.


Coup de cœur personnel pour l'orgasme audiovisuel qu'est la salle du rituel Sith. Mélange de Duel of Fate et thème de l'empereur dans une atmosphère parfaitement maîtrisée. Après le "hé oui ! La guerre est un business qui fait vivre les marchands d'armes" très terre à terre de Rian Johnson, ce retour au mythe n'était pas pour me déplaire !


LA POSTLOGIE


Et c'est le moment de parler de la postlogie. Maintenant que nous avons les 3 (+2) films à notre disposition, il me semble légitime de commencer à tirer quelques conclusions, même si l'histoire nous dira ce qu'on en retient. Il y a clairement deux camps qui s'affrontent (parfois de manière assez frontale) dans les avis. Pour faire simple :



  • ceux qui apprécient les films de JJ Abrams. Pour eux, et j'en fais partie, Star Wars est une saga empreinte de mythe. Il y a des héros, de la magie, des destins tragiques... Enfin c'est Star Wars IV, V et VI.

  • ceux qui ont plus apprécié le film de Johnson. Pour eux, Disney ne veut faire que du fan service et demande donc à ses réalisateurs de ne surtout rien changer (ce qui explique les fortes similarités entre la postlogie et la trilogie originale). Rian Johnson a quant à lui pris des libertés tant sur le plan narratif qu'esthétique ... Il s'est éloigné du mythe pour essayer de construire quelque chose de nouveau. On aime ou on aime pas.


Les deux avis se défendent. Pour ma part j'aime vivre et revivre le mythe car il s'agit là de ma corde sensible. Mais la grosse erreur de Disney a été de ne pas confier la trilogie a une seule et même personne. Parce que l'oscillation de genre d'un film à l'autre est clairement sensible et ne fait qu'augmenter les divisions.


Ce neuvième épisode marque une limite à ne pas franchir. Si la nouvelle trilogie confiée à Rian Johnson pour les années 2022/2024/2026 voit vraiment le jour, je ne ferai pas l'erreur de l'intituler Star Wars X, XI et XII. Parce que là Disney tomberait dans sa propre illusion : faire croire qu'ils alimentent le mythe tout en fournissant une nouvelle vision de l'oeuvre, un nouveau cadre. Somme toute, une tentative de réconcilier les deux camps ... Peut-être fallait-il commencer par ne pas les diviser ?


CONCLUSION : STAR WARS, UNE SAGA MODERNE


Mais revenons à l'Ascension de Skywalker. Du sabre laser, des chasseurs TIE qui se font défoncer au Faucon Millénium sur une fanfare de John Williams, Luke, Leia, Han, Lando, Chewie, R2, C3PO, Palpatine qui balance des éclairs, des flottes de Star Destroyer, un véritable cocktail Molotov de Star Wars. Un rise of the Star Wars. Une Ascension de la Guerre des Étoiles.


Mais, dis moi Jammy ? Pourquoi tout ça ? On n'en a pas marre de voir encore et toujours la même chose ?


Star Wars est une saga. Quelque chose qui existe depuis la nuit des temps. Des histoires qui font rêver en présentant des personnages héroïques au destin tragique. On peut ne pas aimer la manière dont elle est raconté, on peut ne pas aimer l'argent que se font des multinationales en profitant de notre besoin cathartique de l'écouter, on peut ne pas aimer tel ou tel personnage qu'elle contient, on peut ne pas aimer les virages scénaristiques qu'elle empreinte, mais honnêtement, on est quand même là à chaque nouvel épisode, on s'attache aux personnages et aux leitmotivs de l'histoire, on ne peut s'empêcher d'en parler entre nous, on l'aime cette saga...


Merci Star Wars de nous faire rêver depuis plus de 40 ans !

VieuxDragon
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le 18 déc. 2019

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