La grande bataille d'Exegol

Quatre ans après The Force Awakens, qui marquait le début d'une nouvelle ère pour la saga la plus populaire du monde, The Rise of Skywalker avait la lourde tâche de venir clôturer cette troisième trilogie. Un épisode qui pouvait permettre à Disney de sortir la tête haute de ces quatre années de matraquage intensif qui n'ont pas été du goût de tout le monde.

On avait laissé la résistance à l'agonie après l'épisode VIII. Ayant échappé de peu à l'extinction définitive, la rébellion semble ici s'être refait une petite santé, profitant d'une relative accalmie. Le Premier Ordre, désormais dirigé par Kylo Ren, a en effet, d'autres priorités...les deux camps, que tout oppose, ont eu vent d'une nouvelle qui, pour des raisons différentes, vont les amener à revoir leurs objectifs et qui les mènera vers une nouvelle bataille inattendue...leur dernière?

Pas de révolution à l'horizon: les codes Star Wars restent ici inchangés. On passe constamment d'un endroit à l'autre de la Galaxie, on s'émerveille (à des degrés divers) du spectacle que constitue la découverte d'une nouvelle planète, on se délecte du design des vaisseaux spatiaux (même s'il y a peu de nouveautés dans cet épisode, qui peut se lasser de voir un TIE Fighter voler?) et on rit toujours autant des facéties involontaires et innocentes de C-3PO.
On appréciera également à propos de ce dernier épisode, qu'il revienne à une relative sobriété (enfin, à l'échelle de Star Wars évidemment) en nous épargnant les passages grand-guignolesques qu'on avait pu déplorer dans l'épisode précédent, sans pour autant renoncer à son sens du spectacle.

Cet épisode final est également l'occasion de consacrer définitivement Daisy Ridley, qui sera parvenu à faire de Rey un personnage féminin à la hauteur de Leia Organa ou de Padmé Amidala.
The Rise of Skywalker nous offre aussi la chance de voir une dernière fois quelques héros emblématiques de la saga, notamment Carrie Fisher, pourtant décédée depuis près de trois ans. Celle-ci a été adroitement incorporée dans le film grâce à des rushes des épisodes précédents et un important remaniement du scénario original.

Acte final de la troisième trilogie Star Wars, The Rise of Skywalker est globalement une réussite, notamment pour ce qui est de sa seconde partie.
Si la trame scénaristique générale de ces trois derniers épisodes s'est trop souvent montrée peu inspirée, ce dernier volet parvient à rebondir assez habilement pour nous proposer une issue très honorable aux Star Wars des années 2010.
D'aucuns diront que Disney n'a pas su s'élever à la hauteur du mythe, mais ce discours était déjà de mise il y a vingt ans, lors de la sortie de The Phantom Menace, alors que Georges Lucas était encore aux commandes. Ces trois nouveaux épisodes auront au moins le mérite d'être assez homogènes en termes de qualité, d'avoir toujours été en mesure de nous émerveiller et de nous offrir quelques frissons de plaisir et d'émotion. On a également toutes les raisons de croire qu'ils traverseront mieux le temps que la trilogie précédente, qui avait abusé des "fonds verts" et d'images de synthèse qui ont mal vieilli.
Désormais, et après cinq films (sans parler des séries et autres jeux-vidéo) sortis en à peine autant d'années, on attend de Disney qu'il ne "grille" pas sa poule aux œufs d'or mais au contraire, qu'il la mette au repos afin que chacun puisse digérer et prendre du recul sur ces productions. La postérité nous dira si elles méritaient tant de critiques.
Et peut-être que dans une décennie, nous serons heureux de retrouver la saga, pour d'autres aventures ayant eu lieu il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...