Stardust est au film d'aventure ce que The Conjuring, cette année, était au film d'épouvante. Il ressemble à tout, bourré de clins d’œil et d'inspirations, mais transcende le genre avec un amour du cinéma sidérant. Il y a du Princesse Bride dans cette histoire d'une étoile blonde rencontrant cet anti-héros couillon sur fond d'un univers kitschissime et jouissif.

Le début fait un peu peur, dans ce village cerné d'un mur réputé infranchissable, le protégeant d'un monde magique et inconnu. Le héros fait rapidement plus pitié qu'envie et le tout sent plus la fin des années 80 que 2006. Mais par la suite, c'est justement cela qui donne au film son souffle épique. Des sorcières, des gaffes, de l'amour, des fantômes blasés, des anciennes têtes d'affiche sur le retour (salut Claire Danes, Robert DeNiro et Michelle Pfeiffer !) et de l'humour surprenant, Stardust est une sorte de cocktail totalement improbable que l'on prend en pleine face si tant est que l'on ait gardé un esprit enfantin et une bonne dose de second degré.

Au fil des minutes, Stardust offre une montée en puissance dans l'aventure et garde l'esprit d'un conte d'une cohérence incroyable et d'une magie exaltante. Je ne sais pas encore ce qui a été ajouté ou supprimé du roman de Neil Gaiman (il m'attend dans ma bibliothèque, je me le garde pour les vacances de Noël), mais l'histoire sait habilement prendre à contre-pied tous les clichés du genre (les mœurs particulières du capitaine des pirates, le héros qui tente de sauter sur une calèche en marche et se rate à 50 cm prêt etc) tout en sachant en conserver tous les ingrédients classiques et incontournables, prompts à donner au spectateur ce qu'il veut.

J'ai terminé le film en tapant dans les mains, trépignant sur mon canapé. Cela faisait longtemps qu'un réalisateur ne m'avait pas transmis un tel amour d'une histoire bien racontée, avec fantaisie et désinvolture. Loin de certaines productions de ces dernières années, notamment l'inépuisable stock de super-héros, Matthew Vaughn s'éclate à mettre en scène une histoire vieille comme le monde, d'un jeune blanc-bec sans talent qui part à la quête d'une étoile dont il tombera amoureux. Alors certes, après cela, il fera Kick-Ass, mais n'y a-t-il pas moins super-héros que cet ado en collant ? Vaughn, ou l'art de tordre le cou à des genres qui s'épuisent.

En bref, Stardust est donc une compilation de tout ce qu'un gamin peut vouloir à Noël : de la magie, des étoiles qui tombent du ciel, des bateaux qui volent et des morts qui tatanent au combat à l'épée. C'est tout bonnement génial !

Créée

le 14 déc. 2013

Critique lue 2.3K fois

54 j'aime

13 commentaires

Before-Sunrise

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

54
13

D'autres avis sur Stardust - Le Mystère de l'Étoile

Stardust - Le Mystère de l'Étoile
Lellfee
10

* Le trésor jeté aux loups *

A mes yeux, ce film est un vrai petit trésor. L'histoire est originale, fantastique. Il est question d'un amour naissant entre une étoile et Tristan. Cette oeuvre a le don de me fasciner totalement,...

le 10 mars 2011

27 j'aime

1

Stardust - Le Mystère de l'Étoile
LeTigre
8

Du fantasy dans un milieu victorien.

En adoptant le roman Stardust écrit par Neil Gaiman, le réalisateur Matthew Vaughn signe une œuvre cinématographique exemplaire et renouvelant grandement le genre fantasy...

le 13 déc. 2017

22 j'aime

14

Stardust - Le Mystère de l'Étoile
real_folk_blues
1

Stardust: La misère de la toile

Il me semblait avoir gardé de plutôt bons souvenirs de cette adaptation de Gaiman. Je me rappelle l'avoir vue au ciné à l'époque et avoir passé un bon moment. Et puis hier soir Gulli a tout foutu en...

le 30 nov. 2011

22 j'aime

8

Du même critique

Mon voisin Totoro
Before-Sunrise
10

Parce que j'ai 6 ans.

Totoro est sans doute mon Miyazaki préféré (avec Ponyo). Certes, il en a fait des plus classieux (Porco Rosso), des plus fouillés (Chihiro) ou des pleins de messages (Mononoké) mais celui-ci...

le 27 juin 2011

186 j'aime

57

Spring Breakers
Before-Sunrise
1

Halt Disney

Le film démarre comme un clip de MTV, avec de la musique merdique et la caméra qui tremble. Il n’y a pas de dialogue, juste des cons qui sautent à moitié à poil en buvant de la bière (yeaah on se...

le 16 mars 2013

161 j'aime

39