Jenny Hayden (Karen Allen) est inconsolable depuis la mort de Scott (Jeff Bridges) son mari. Une nuit, alors que l’alcool et la nostalgie la poussent à regarder de douloureux souvenirs en super 8, un objet stellaire non identifié s’écrase dans la forêt alentour. Une forme extraterrestre en sortira, investira le chalet de Jenny en prenant l’apparence de son défunt mari. Pour la jeune femme, le choc est immense. Avec comme point de départ, la traversée du cosmos par la sonde spatiale Voyager depuis 1977, le récit nous ramène à la lancinante question que l’Homme se pose depuis ses origines : sommes-nous seuls dans l’univers ? Sorti en 1984, le long-métrage marche sur les traces de "Rencontre du troisième type”. À l’époque, John Carpenter contrairement à Spielberg (“La Guerre des Mondes” arrivera une dizaine d’années plus tard.), a déjà traité d’êtres extraterrestres belliqueux, avec le gore et paranoïaque “The Thing”. Il en sera autrement avec “Starman”, tant le personnage joué par Jeff Bridges est attachant, parfois même émouvant - rappelant à bien des égards, le “E.T". de Spielberg - En véritable road movie de S.F. Le duo se voit traqué par le gouvernement et l’armée. Venu sur terre pour en étudier les coutumes primitives, cet “étranger” à l’apparence humaine, fera l’apprentissage - parfois douloureux, souvent magnifique - de tout un panel d’émotions inconnues dans son monde et il tombera même amoureux… Avec “Starman”, John Carpenter - en mode cinéaste apaisé - met de côté les commissariats assiégés, les tueurs masqués, les créatures protéiformes et les voitures diaboliques, pour nous narrer une romance du troisième type menée par le couple que forment Karen Allen et Jeff Bridges. La poésie aidant (la scène du cerf ressuscité et le final sont sublimes), Carpenter prouve - pour ceux qui en doutaient encore - qu’il n’est pas seulement un as de l’horreur et du suspense, mais aussi un vrai conteur d’histoire.