Cette critique fait partie de la liste "John Carpenter: The Prince of Darkness"
https://www.senscritique.com/liste/John_Carpenter_The_Prince_of_Darkness/1608951


Starman revient de loin...


1979.


Michael Douglas souhaitait produire un film de science-fiction depuis un moment, lorsque deux scripts lui furent présentés.
L'un était donc Starman et l'autre s'intitulait Night Skies.
En partenariat avec Columbia Pictures, Douglas opta donc pour le premier.


1981.


Tandis qu'Universal s'empare de Night Skies, Douglas approche Mark Rydell pour la réalisation.
Mais les fameux "différents artistiques" viennent mettre un terme au projet.
Dans l'immédiat...


1982.
Alors que Night Skies sort sur les écrans (il est alors retitré E.T The Extra-Terrestrial) et triomphe, Douglas est toujours à la recherche d'un réalisateur.


1983.
Adrian Lyne est contacté mais celui-ci préfère se tourner vers Flashdance; de son côté, John Carpenter termine Christine, pour Columbia Pictures.


Pendant ce temps, John Badham est en pourparlers avec Douglas mais il abandonne (trouvant trop de similitudes entre Starman et E.T) et part sur War Games.


Le scénario subit donc des modifications (par Diane Thomas et Edward Zwick, retouchant la version de Dean Reisner, elle-même modifiant le script original de Bruce A. Evans et Raynold Gideon) et rentre alors en lice Tony Scott (qui préfèrera la compagnie de Deneuve et Bowie sur The Hunger) et Peter Hyams (qui pensait en faire un film de S.F à 100%).


Carpenter est finalement approché et celui-ci (qui souhaite revenir dans les grâces des studios, après l'échec cinglant de The Thing et la semi-réussite de Christine) accepte donc la commande.
Ne perdant pas de temps, Big John rencontre rapidement Tom Cruise et malgré leur intérêt mutuel, Cruise (déjà sous contrat pour le Legend de Ridley Scott) doit quitter le navire à regret.


Alors Carpenter alla trouver Jeff Bridges.
Bridges qui a failli travailler deux fois avec Carpenter: en effet, Jeff avait été pressenti pour incarner deux personnages so Carpenterien: Snake Plissken et John MacReady.
Mais du fait d'une indéfectible amitié entre Big John et Russell, c'est donc ce dernier qui a raflé les deux rôles emblématiques...


Bridges à bord, Carpenter enrôla la belle Karen Allen (et son sourire renversant) et le tournage put enfin commencer.
Excepté la lourde logistique concernant les voyages autour des USA -qui apportèrent leurs lots de complications, météorologiquement parlant- l'entente entre tous les membres de l'équipe fut au beau fixe.


Karen Allen:


"-The role is a complete study in imagination. I spend the film building and sustaining an emotional state. What happens to Jenny never has and won't happen to me...
John Carpenter is a really nice guy. The people working with him have a really nice thing going. They've developed this strong support system. He has chosen a good group of people. They stay with him film after film.
I had a good time making Starman !"


Michael Douglas:


"- John's a great choice for 'Starman'. He's got a great sense of style and deals with action masterfully.
I knew he was looking forward to directing a film that's essentially a love story, one that depends exclusively upon handling the relationships between people and their character development".


Mais qu'en est-il du film, me direz-vous?


Ce n'est que la seconde fois que je le regarde.
La première fois, c'était il y a bien longtemps (au siècle dernier,pour tout dire) et je n'avais pas su l'apprécier à sa juste valeur.
Pourquoi?
Parce que j'étais jeune et adorait The Thing, Prince of Darkness et autre Carpenter sombre et pessimiste.
Je n'étais donc pas apte à digérer un un film aussi beau et surtout, venant de Carpenter.


Car c'est ce que j'en pense maintenant: Starman est le film le plus touchant de Big John.
C'est en effet une belle romance inter-espèce porté par son fabuleux duo d'acteurs.


Jeff Bridges est magnifique dans sa manière d'incarner cet être venu d'ailleurs, qui s'est "glissé" dans cette forme humaine (il a d'ailleurs étudié l'ornithologie pour reproduire les mouvements des oiseaux dans un corps d'homme. Symbole comme un autre, d'une créature énergétique qui tente d'apprivoiser le mécanisme des fonctions humaines.


Karen Allen me fait fondre encore une fois: son regard si expressif et son sourire (son sourire...) donne une émotion incroyable à son personnage de veuve, face à un clone de son défunt mari.


Quant à Carpenter -et bien que ce soit une commande- il rend un travail exemplaire plein d'humanité (n'omettant tout de même pas une critique sur la bureaucratie militaire et sur l'hypocrisie de ceux-ci, car la sonde Voyager II est envoyé avec un message de paix et lorsque le vaisseau spatial arrive, il se fait dézinguer direct par le Haut-Commandement...) et se laisse même aller à une forme intimiste de son travail dans un superbe élan romantique.


Je ne saurai donc que recommander hautement ce film -bien qu'à part dans la filmo de Big John- et de le réévaluer séance tenante!


Juste pour le fun: il est amusant de constater que l'un des plans final de Starman (où 16 hélicoptères se hâtent pour aller tuer l'extra-terrestre) renvoi à la séquence du début de...The Thing (où un hélicoptère se hâte pour aller tuer l'extra-terrestre).
Alors que Starman est l'antithèse de The Thing (ce que voulait absolument Big John), c'est donc amusant de voir ce parallèle évident...


Jenny:
"-What's it like up there?


Starman:
-It is beautiful. Not like this, but it is beautiful. There is only one language, one law, one people.
There is no war, no hunger. The strong do not victimize the helpless.
We are very civilized, but we have lost something, I think.
You are all so much alive, all so different. "

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le 13 févr. 2017

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The Lizard King

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