1001 blattes
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Mesdames, Messieurs, j’avais bien envie de vous parler d’une œuvre majeure et décomplexée des films spatiaux : j’ai nommé Starships Troopers! Au premier abord ce film a tout du blockbuster un peu niais de l’été. Des beaux gosses en plastique, souriants en toute circonstance, enjoués même face à la mort, des scènes d’actions grandioses, violentes et gores (qui n’ont d’ailleurs pas trop mal vieillies). Des vaisseaux digne de Star wars, des méchants Aliens en masse, des soldats, de l’héroïsme : BREF le super film pour ado par excellence…. A première vue en tout cas…
C’était sans compter sur Paul Verhoeven aux commandes qui a l’intelligence de détourner ce qu’il nous montre en alliant les codes de la pub pour dents radieuses (tous ont l’air issus d’une agence de mannequin) à la propagande militaire. Le film s’ouvre sur différents spots très complaisants pour une armée prête à tout et nous rappelle à quel point c’est COOL d’avoir un flingue et important de s’enrôler (même si tu es un enfant!). Tout le monde semble bien heureux de faire parti du corps des space marines et d’aller se faire déchiqueter sur le front
Contrairement au civil, le citoyen est celui qui s’engage pour défendre la nation. Les valeurs politiques et morales de cette société sont assimilées à l’éthique militaire. La violence reste ici le meilleur moyen d’expression de liberté, et la jeunesse est assujettie aux idéaux guerriers, tout en étant matraquée par ce propos jusqu’en cours.
On voit bien le cynisme du réalisateur sur son sujet. Les personnages répondent à des
archétypes de combattants, arrivistes et ne remettant jamais en question les choix imposés par la hiérarchie. Les costumes font échos à l’armée Nazi (le film reprend d’ailleurs des codes des films de Leni Riefenstahl qui faisait de la propagande sous Hitler, mais je le place juste pour me la péter car je ne les ai pas vu!), les spots militaires sur le simili-internet restent toujours positifs et conquérants, même lorsqu’ils annoncent des milliers de morts sur le front. La fin sensée relevée de l’héroïsme est détournée : après la capture du « cerveau alien » ennemi, la guerre doit toujours continuer, la paix n’est pas envisagée et ne semble pas vraiment être l’objectif. La torture est banalisée et les débats démocratiques ou éthiques sont présentées comme des « shows » très secondaires.
En substance, Starship troopers critique une Amérique décérébrée, ne jurant que par la conquête de territoires, la guerre et la destruction. On peut voir aussi au travers les insectes géants, l’allégorie des sociétés indigènes exterminées. C’est un peu la conquête de l’ouest du futur (le fameux rodéo sur l’alien obèse dans le désert, la defense du fort…)
D’autre part, le film se distingue assez finement dans son traitement des personnages féminins (clin d’œil à la copine). La douche les sports mixtes, des femmes plus fortes que les hommes et traitées avec le même sens de l’héroïsme, des femmes chefs crédibles, en font une œuvre assez clean à ce niveau là! (Les personnages féminins forts sont récurrents chez Verhoeven, comme Lewis dans Robocop, Nomi Malone dans Showgirls décrivant une femme insaisissable et à contre-courant du système ou encore plus récemment Isabelle Huppert dans Elle)
Le film a été décrié à sa sortie et pour beaucoup vu sous une approche premier degré, à la limite du fascisme. Pourtant il est clair que le réalisateur et son scénariste utilisent ces codes jusqu’à l’écœurement avec beaucoup d’ironie. Le propos est dilué par fines touches mais suffisantes pour comprendre que Starships troopers est un pamphlet très critique envers les USA. Plusieurs producteurs se sont succédés au cours du développement du film, sans jamais s’intéresser réellement au contenu – tant que y avaient des vaisseaux c’était très bien – et passaient à côté du propos.
C’est un peu comme ça qu’on a eu le droit à un des plus beaux hold up d’hollywood dans une super production. Bref, l'anti-militarisme à coup de méga laser!
https://ledeshonneurdelotarie.wordpress.com/2016/09/28/starships-troopers-space-caviar/
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Créée
le 28 sept. 2016
Critique lue 307 fois
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