C’est un sujet bien difficile qui est abordé ici, celui qui touche ce qui fait de nous des êtres humains, la maladie et plus particulièrement, celle qui touche à nos souvenirs, ce qui fait de nous ce que nous sommes. Alzheimer est un véritable fléau, mais n’oublions pas que ce n’est pas la seule maladie de ce genre et surtout, que ce ne sont pas toujours les plus âgés d’entre nous qui en sont atteints. Bien que ce soit insupportable pour n’importe qui, c’est sûrement encore pire lorsque ça touche quelqu’un de jeune, bien trop jeune pour subir les plus atroces conséquences de cette maladie. Oublier petit à petit, se perdre soi-même, perdre sa personnalité, la moindre parcelle d’autonomie, régresser, ne plus être que l’ombre de celle qu’on était, de la force qui nous caractérisait. La réalisation de Richard Glatzer et Wash Westmoreland est absolument sublime, tout en pudeur, elle met en lumière un cadre pour le moins complexe, délicat et parfois même tabou. Bien que le sujet soit dramatique, la lumière utilisée y est extraordinaire, c’est la note d’espoir dans tout ce marasme, dans la noirceur qui fait partie intégrante de cette souffrance insupportable et qui viendra l’apaiser un peu. En ce qui concerne le scénario, il n’est pas complexe en soi, mais ce n’est pas là l’essentiel, c’est à l’histoire que nous devons nous attacher et en cela, c’est une réussite totale. C’est le récit d’une famille brisée par le pire, parce que, plus que la principale intéressée, c’est aussi tout son entourage qui voit sa vie bouleversée, qui subit les conséquences, les changements et la dure issue incontestable. Parce que l’évolution est incontrôlable, parce que nous n’avons aucune prise sur son inéluctabilité, parce qu’on ne peut rien faire pour ralentir les choses, si ce n’est en être l’acteur passif. Mais le plus terrible, c’est sûrement lorsque l’on ne s’en rend même plus compte, lorsque le cerveau est si atteint, que plus rien n’a d’importance, mais vos proches eux, en sont témoins, les témoins de cette coquille vide, qui n’est plus que l’ombre de celle qu’ils connaissaient. Quant au casting, il est absolument extraordinaire, Julianne Moore y est tout simplement magistrale, Alec Baldwin est tout à fait à la hauteur et petit coup de cœur pour le rôle de Kristen Stewart, qui m’a profondément touché.
En bref : Un film bouleversant sur un sujet extrêmement difficile, un combat perdu d’avance, contre une maladie qui ne cesse d’avancer, de faire perdre chaque miette de ce qui fait de nous ce que nous sommes, un témoignage qui ne nous épargne rien, mais qui le fait également avec humanité et pudeur, sans jamais tomber dans le pathos !
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