Un film de Cerell élu au FFSC, voilà de quoi réveiller de vieux démons, moi qui pensait ces cauchemars à jamais dans le passé, voilà qu'il est de retour, et pour une fois venant de lui, ce n'est pas une énorme daube, une bien maigre victoire pour un homme aussi exceptionnel, il lui faut bien un défaut.
Un film qui tente de bonnes choses sur la forme, avec une mise en scène intéressante, le montage déroutant aux premiers abords mais permettant d'entrer encore plus dans le film, la somptueuse photographie, ou encore la très bonne composition d'Alex Turner, le film est une belle réussite à ces niveaux là, c'est sur le reste que je suis bien plus critique.
Les personnages, principalement, ne sont pas très intéressants, j'ai réussi à m'attacher un peu au personnage principal dans lequel je me suis reconnu quelques traits sociopathes, ce qui n'est pas forcément une bonne chose, mais je trouve la romance assez chiante, surtout que Jordana est écrite trop simplement pour que je sois investi, et que dire des parents à mourir d'ennui, dont l'arc n'avait aucun intérêt à mes yeux. Et puis quel dommage de gâcher Paddy Considine de la sorte, avec un rôle pourtant prometteur vu son talent.
Et autant la première partie est plutôt intéressante, autant dès que ça commence à se concentrer en même temps que le personnage principal sur la supposée infidélité de sa mère, c'est une longue descente aux enfers et le film ne s'en relève pas. La psychologie du personnage principale était avant ça si intéressante, peut-être parce que je me suis pas mal reconnu là-dedans, si le film avait su rester concentrer dessus au lieu de balancer des trucs chiants à la pelle pour augmenter sa durée, j'en serais peut-être ressorti plus positif, surtout avec cette fin aussi bidon qui chie un peu sur le message de la dernière partie du film.
Bref, une expérience sympathique mais pas très satisfaisante, si tout est réussi sur la forme, laissant presque penser à un rêve éveillé par moments, le fond n'est pas au niveau et malgré un bon début, le film sombre peu à peu vers l'ennui le plus total.