Connais-toi toi-même

Je dois dire que pour voir ce film, on m’a un peu forcé la main. J’y suis allé à reculons mais je ne regrette pas au final.
Je ne vais par contre pas aborder l’aspect adaptation du roman homonyme écrit par Irène Némirovsky car je ne l’ai pas lu. Ceci précisé, que penser de ce film ?

Le scénario a beau être simple, il aborde de mutliples sujets délicats et durs sans tomber dans de l’éxagération au point de susciter l’indignation ou la larme facile du spectateur. La guerre c’est moche mais c’est comme ça. La réalisation ne cherche pas à nous émouvoir à outrance, elle nous montre les choses telles qu’elles sont et ces vérités se suffisent à elles-mêmes.
Mais quelles vérités ?

Et bien déjà la prise de conscience pour la population française que l’armée ennemie arrive, que la France a capitulé et qu’il faut se mettre à l’heure allemande. Un fait qu’il est difficile à accepter pour Lucile et sa belle-mère qui doivent en plus accueillir chez elles un gradé allemand alors qu’elles sont toujours sans nouvelles de Gaston, leur mari et fils, toujours au front.

Au fil des jours, Bruno cherche à tisser une relation avec Lucile, celle avec qui il a le plus de points communs dira-t-il. Fin musicien, il arrivera à ses fins via le piano de Lucile. La musique les rapprochant, Lucile va découvrir que Bruno a beau être allemand, il n’est demeure pas moins un être humain comme elle.

Cette idylle naissante se verra ternir par la cruauté de la guerre et une exécution pour l’exemple sur la place du village menée par le lieutenant allemand.
Finalement les allemands sont-ils vraiment des êtres humains alors que ce pauvre homme abattu de sang-froid n’avait rien fait ?

La résistance à l’oppresseur…peut-être est-ce là pour Lucile et sa belle-mère leur façon de se rapprocher et de se connaitre vraiment.

Menée par une voix-off arrivant aux bons moments pour nous informer sur les pensées de Lucile et de son état d’esprit changeant, nous ne perdons pas une miette de son cheminement intérieur vis-à-vis de son allemand et de la guerre en général.

Campés par des acteurs brillants (surtout actrices en fait), « Suite française » est un film qui se voit et se ressent. Allergiques aux histoires d’amours, tentez l’expérience, ici point de mièvrerie. Si les romances ne sont pas votre tasse de thé, soyez curieux comme je l’ai été, ça peut payer. Pour les amateurs de ce genre de films, vous êtes encore devant votre écran ?