Summer Night
Summer Night

Court-métrage de Lee Ji-Won (2016)

Cherche remplaçant(e) pour assurer imprévu dans job de complément

Avec la confrontation de deux personnages féminins, ce film s’intéresse à l'ambiance en Corée du sud, concernant l'obsession de la réussite matérielle. Cette réussite passe par l'obtention de diplômes et la réussite à des concours. So-young (20 ans environ) est une étudiante qui travaille pour financer ses études, dans un magasin de type parapharmacie où elle assure des permanences à la caisse (il semble qu'il n'y ait jamais qu'une personne à la fois pour tenir le magasin), où elle croise ses collègues qui entrent et sortent d'une pièce que les uns et les autres utilisent pour se changer rapidement.


Mais ce n'est pas tout, car So-young reçoit une proposition pour donner des cours privés à Min-jeong, une jeune fille plus jeune qu'elle. Bien entendu elle accepte. Les choses vont se compliquer, car à un moment Min-jeong veut décaler un cours. Elle demande à So-young si c'est possible et celle-ci va faire le nécessaire. Malheureusement, celui qui devait la remplacer au magasin a un imprévu et So-young ne trouve aucune solution de rechange. Elle explique donc à Min-jeong que le déplacement de cours ne sera pas possible, contretemps qui va provoquer quelques réactions.


Réalisé par Lee Ji-won, ce court métrage (30 minutes) montre très bien ce que vivent les jeunes (et moins jeunes) coréens (du sud), dans leur course à la réussite. Obsédés par le besoin d'argent pour financer leurs projets, ils s’épuisent dès leur adolescence en études et travaux. Même s’il est intéressant de voir que So-young observe Min-jeong la plus jeune avec un certain recul dû à l’expérience, on constate que le film ne laisse pas espérer de réelle évolution de leurs objectifs. La prise de conscience de Min-jeong ne va guère au-delà d’un questionnement sur comment la petite s’en tirera dans une telle société. On remarque aussi à propos de Min-jeong qu’elle déborde d’énergie comme beaucoup à son âge (elle rentre chez elle en courant), et qu’elle se laisse complètement entrainer par cela : on la voit répondre systématiquement à toutes les demandes dans le job qu’elle exerce dans un restaurant, ne restant jamais en repos. Quelque chose qui convient bien à ceux qui l’emploient puisqu’ils peuvent tout lui demander, au rythme où elle agit elle n’a jamais le temps de réfléchir. A ce propos, on constate également que dans ce qui nous est montré des études, il est avant tout question d’efficacité (voir le taux de remplissage d’une salle d’études en bibliothèque et les scènes de simulation de présentation d’un sujet devant un public) et non d’apprentissage de la réflexion, notamment du monde tel qu’il fonctionne.


Le seul point encourageant, c’est que la relation entre So-young et Min-jeong qui pouvait tourner autour d’un échange donnant-donnant parce que l’une détient l’argent et l’autre un certain savoir, évolue vers une relation amicale suite à une mise au point de l’ainée faisant clairement comprendre à la cadette qu’elle accepte ce que Min-jeong veut, à condition que ce soit une demande et non un ordre. On voit ainsi les deux jeunes filles se promener ensemble, de nuit, séquence apportant un peu de sérénité dans ce film aux couleurs assez sombres (Blue Dragon 2016 du meilleur court métrage, en Corée du sud).


Les deux jeunes actrices, impeccables, se nomment Han Woo-yeon et Jung Da-eun.

Electron
8
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le 22 juin 2017

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