Je ne réussis plus à vivre le monde du cinéma comme autrefois

C'est sur ces mots qu'Etore Scola quittait la scène du cinéma hier seulement, en ajoutant que les nouvelles logiques de production et de distribution ne lui ressemblent plus. Et il a bien raison. J'ai aussi l'impression qu'au sujet de très (trop ?) nombreuses sorties récentes, nous devons forcément nous attendre à une superproduction d'une superpuissance du cinéma qui pense pouvoir se permettre de ne se reposer plus que sur l'aspect visuel de l'œuvre.

C'est ainsi que Super 8 nous en met plein la vue, oui, mais c'est bien là tout ce que je retiens de satisfaisant. Des effets spéciaux bien maîtrisés, des prises de vue tout à fait honnêtes, des jeux optiques, tout ce qui ressemble au cinéma à gros budget actuel. Oui mais alors ? Et le scénario ? Et les bons acteurs ? Et même la bande son ?

Bourré d'incohérences (moi aussi je veux une voiture capable de stopper net un train en pleine course) et de clichés mille fois resservis par tous les sci-fi qui ont calqué le casting et tout ce qui n'appartient pas au scénario brut sur E.T., je me demande si je suis bien en train de regarder un des "futurs films de l'année." Je ne suis pas prêt à poser une fleur blanche sur la tombe du vrai cinéma, mais ce genre de production qui marche uniquement grâce à l'argent et au paquet visuel, ça m'y encourage.

Le casting ? Vu, vu, vu et re-revu : une bande de gamins espiègles et rejetés composée d'une originalité native : un petit gros qui vomit ses complexes dans un mélange de frustration et de rage mal digérés, le geek compatissant qui lorgne largement sur la seule nana du groupe (qui se veut forcément plus jolie et innocente que les autres filles), mais pas de bol, parce que le gentil héros dont la candeur nous éblouit à chaque instant est aussi amoureux d'elle, donc forcément, elle est pour lui.

Je vais cesser le feu et clore ma critique par le titre d'une critique précédemment écrite (à juste titre) par aldanjack à propos du même film : c'est un mélange raté entre E.T. et Cloverfield.
Tyel
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le 31 août 2011

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