Super 8 par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Un groupe de gamins "apprentis cinéastes" a une envie folle de se lancer dans la réalisation d'un court-métrage d'un film d'horreur à l'aide d'une simple caméra format super 8. Une nuit, lors du tournage, ils comptent profiter du passage d'un imposant train militaire pour améliorer la mise en scène. Sous leurs yeux ébahis se déroule alors une vraie catastrophe. Le convoi déraille, la motrice et les wagons s'enchevêtrent les uns sur les autres dans un bruit infernal et commencent à prendre feu. La curiosité l'emportant, les enfants découvrent qu'une camionnette conduite par l'un de leur professeur est à l'origine de ce carnage. Les jeunes témoins décident de garder le secret mais, comme tous les habitants de la ville, ils constatent que des phénomènes de plus en plus bizarres se produisent, créant une certaine panique. Le père de l'un des gamins, shérif adjoint, va se lancer personnellement dans l'enquête afin de découvrir toute la vérité sur cet accident et sur une certaine agitation militaire dans la région. Les enfants ne sont pas en reste eux également d'autant qu'ils ont découvert de petits cubes blancs que leur caméra laissée sur place a filmés, élément d'une importance considérable...


Le cinéma a parfois ses imprévus et peut révéler que l'impossible peut alors devenir réalité. Ils sont braves nos ados. Bien sûr ils ne sont pas rassurés mais qu'importe, leur curiosité l'emporte sur la crainte car ils savent que ce train militaire réduit en un amas de ferraille avait un contenu tout à fait secret et surtout absolument inattendu. Il semble qu'une immense créature noire de forme indéfinie se soit enfuie. Ils sont les seuls à connaître cette vérité. Par contre tout le monde se rend compte que le territoire est bouclé par des militaires quelque peu terrifiants, n'hésitant pas à incendier les abords de la ville. La panique est totale mais les enquêtes se poursuivent et les embûches se succèdent. Une force invisible semble prendre le pouvoir sur les éléments déréglant les structures de l'endroit ainsi que le fonctionnement de l'armée dont le commandement avait lancé une curieuse "Opération Courte-Distance". Néanmoins l'entêtement peut faire parfois de grandes et bonnes choses. Il peut, entre autre, aider à rendre la justice, la liberté et la réconciliation.


C'est une bien étrange aventure de science fiction à laquelle nous convie J. J. Abrams qui bénéficie des fastes habituels des productions de Steven Spielberg. Cela se vérifie effectivement tout au long du film qui a bien besoin de gros moyens techniques pour rehausser une histoire un peu touffue mais néanmoins assez passionnante. On se laisse aller à ses multiples péripéties et à ses retournements de situation en tous genres plus ou moins vraisemblables et un peu confus mais peu importe. L'œuvre est un brin démagogique mais distrayante. On regrettera toutefois l'analyse des rapports humains entre les différents protagonistes de cette aventure lesquels sont traités à la manière d'un téléfilm un peu bêtifiant et qui de plus n'amènent pas grand chose à l'histoire.
L'interprétation est enthousiaste et les ados se prennent au jeu avec une mention spéciale tout de même pour le "petit couple" Joe et Alice interprété de façon sympathique par Joel Courtney et Elle Fanning. Kyle Chandler, le shérif adjoint, père de Joe, apporte une excellente contribution à cette affaire mouvementée tout comme Ron Eldard dans le rôle de Louis, l'énigmatique père d'Alice rongé de remords.


Il est indispensable de ne pas se lever à l'annonce du générique final de ce film car vous pourrez enfin assister au résultat final de "l*'œuvre*" tournée par la petite équipe dans les conditions que l'on sait et il faut avouer que cette façon de conclure cette aventure est plutôt une bonne idée. Alors si vous avez du temps de libre, ne vous privez pas de cette récréation que vous offre J. J. Abrams.

Grard-Rocher
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le 16 juin 2016

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