Friant de films comme Miss Congeniality, Legally Blonde ou The Devil wears Prada, voyant Anna Faris à moitié à poil et flanquée d'une paire d'oreilles de lapin pour les besoins de The House Bunny, ce film ne pouvait que me plaire. D'autant qu'à voir la bande annonce, ça promet quelques moments assez mémorables.

Miss Faris a été abandonné quand elle était bébé. Elle grandit avec d'autres orphelins qui vont tous être adopté parce qu'ils sont mignons et que elle, avec ses dents à la Jurassik Park et ses yeux qui se disent merde, elle fait fuir les humains. La nature, n'étant pas complètement sadique, lui offre un ravalement de façade et une paire de nichons pour ses seize printemps. Belle comme une pute du Midwest et aussi intelligente qu'une langue de veau, elle intègre de Manoir Playboy, dirigé par Monsieur Hugh M. Hefner (oui, Monsieur !). Inutile d'avoir de la conversation, néanmoins, on apprend que l'intégration au sein du palace se fait plus facilement si on ne gerbe pas sur les mecs musclés près à vous défoncer la rondelle quand vous avez trop bu. Avis aux amatrices...

Par un joli tour de passe-passe, notre Super Blonde est renvoyée du Manoir et va trouver refuge dans une baraque d'étudiantes freak. Manque de bol, la baraque va bientôt être saisi et Miss Faris ne va pas tarder à se retrouver à nouveau à la rue... Pour éviter ça, c'est à coup de concours de Miss T-shirt Mouillé et de tignasse blonde et bouclée qu'elle va se battre pour conserver son nouveau toit... On connaît déjà la fin.


En plus d'Anna Faris, qui est le stéréotype parfait de la blonde qui a son cerveau dans les nichons, on a toute une ribambelle de clichés ambulants. Au menu : le garçon manqué avec les cheveux courts et les piercings plein la gueule, une jeune femme enceinte jusqu'aux yeux, une handicapée, une naine, un camionneur avec un vagin et des nattes (Amélie Mauresmo mais en plus mec encore), une rouquine aussi intelligente que maladroite. Seul rescapé du casting, le jeune Colin Hanks, fils de, qui interprète un jeune employé d'une maison de retraite qui aime les filles normales. A voir le reste de la population masculine, on pourrait se convaincre que les hommes ne pensent vraiment qu'avec leur bite. Colin Hanks, merci pour ce brin de réalisme, tu nous a sauvé.

Pour les besoins du film, les scénaristes seront obligés de nous faire gober qu'une bande de freaks vont réellement se laisser amadouer par une bimbo et se laisser transformer, sans broncher, en bombasses pour calendrier. Pour les besoins de film, ouais. Parce que dans la vraie vie, une nana qui en a dans le calbute préfèrera crever de faim plutôt que de s'affliger de prothèses à eaux pour simuler la corpulence mammaire de Pamela Anderson (qui est, cependant, très distinguée).
Lorsqu'on parle de réalisme, il faut signaler une scène qui conduit à la crise de fou rire, sinon, à la crise de foie : lorsque Faris se fait embraquer en taule pour s'être brossées les dents. Attention, on décortique la scène :
Garée sur le bas côté, Faris parle à la photo de son chat tout en se brossant les dents. Une voiture s'arrête derrière elle, PUIS elle crache son cocktail dentifrice/coca par terre. Là, le flic débarque et lui stipule qu'elle a pas le droit de quicher sur la voie publique. On peut savoir comment le flic a su qu'elle allait cracher son coca sur la route avant de se garer ? Si c'est pas encore un de ces connards qui s'est dit "tiens, une blondasse, je me ferai bien faire une petite pipe"...
Apparemment, Faris en aura conclut la même chose que moi (pas si conne finalement mais...) puisqu'elle s'exécute sans un poil de résistance lorsque le policier lui ordonne de "mettre l'embout dans sa bouche" (je vous avais dit qu'elle était aussi futée qu'une langue de veau). Et après, on s'étonne que les prisons soient regorgées de putes du dimanche...
A noter qu'on prend quand même savamment les blondes pour des poupées gonflables autonomes lorsque les scénaristes écrivent qu'une blonde va automatiquement exécuter une fellation au premier venu sous prétexte qu'elle aura compris un sous-entendu vaseux au détour d'une conversation. Anna Faris, icône de la blonde objet ?


Outre cette scène complètement inutile, il y a deux scènes magiques. Deux scènes "hommages" qu'il est important de mentionner.
La première et la plus culottée, si j'ose dire, c'est la séquence hommage "Forrest Gump". La fille de Bruce Willis et Demi Moore (en effet, vous pouvez vérifier) s'offre le petit plaisir de faire un remake de la fameuse scène où Forest court et se libère de ses jambes métalliques. Transposé chez les pouffiasses, ça donne une boîte de conserve géante qui se déglingue sous l'effet d'un jogging improvisé pour rattraper un mec avec un joli p'tit cul. La boîte de conserve vient de se métamorphoser en bombe sexuelle sous vos yeux ébahis. C'est pas beau le cinéma américain ? (ce qui me fait marrer, c'est que y'a quand même le fils de Forrest Gump dans le film aussi. J'aurai trop aimé le voir débarquer derrière un arbre et applaudir mais bon, on peut pas trop en demander...)
Autre référence culturelle du cinéma américain, et pas des moindres, la scène à la Monroe. Sauf que la magnifique Marilyn disposait des effets de cinéma alors que Anna Faris est soumise aux lois de la physique. D'où cette magnifique citation : "Putain, c'est brulant !!!". Et oui, la vapeur, c'est chaud.

Pour l'anecdote, le mot "sexy" revient presque aussi souvent que l'expression "putain de merde" dans l'Arme Fatale 3. C'est dire si on est à la limite du lavage de cerveau...

Le personnage d'Anna Faris, loin d'être une lumière, va néanmoins soulever un point très intéressant. Lorsqu'elle est confrontée à au petit Hanks (on le rappelle, c'est le seul mec du film qui ne pense pas qu'avec sa bite.). Ce mec la considère comme une humain et pas comme un trou (si j'ose dire). Forcément, les trucs d'hystériques chaudes du cul, ça le fait fuir.
"- Je crois que je lui plais pas.
- Serait-il possible que ton Oliver aime les filles avec de la conversation, lui souffle son amie freak.
- Il serait gay ???"
Selon ce passage, on pourrait en conclure qu'il y a que deux schémas possibles. Soit les hommes pensent avec leur bite, dans ce cas-là, ils sont hétérosexuels. Soit, en revanche, ils utilisent un tant soit peu leur matière grise, et dans ce cas, ils sont homosexuels. Un homme aimant les hommes, c'est un homme plus intelligent que ses congénères. Je me rappelle d'un de mes cours sur l'Histoire Antique où, justement, la coutume grecque veuille qu'un homme soit homosexuel par nature et qu'il ne se soustrait à la basse besogne de baiser une connasse uniquement pour les besoins de la reproduction de la race humaine.

Finalement, derrière le personnage d'Anna Faris qui est quand même une toute grande conne mais qu'on ne peut qu'aimer (faut vraiment voir le film), on a de vraies questions existentielles sur la condition féminine en 2008.
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le 26 sept. 2010

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