Suite au petit bijou concocté par Richard Donner en 1978, l'image cinématographique de Superman s'est vu salement amoché par l'aspect comique des épisodes II et III mis en scène par Richard Lester. Puis suite au désastreux accueil critique et public de Supergirl en 1984, les producteurs originaux jettent l'éponge et la Cannon s'offre les droits des adaptations cinématographiques du man of steel en proposant un 4ème chapitre scénarisé par Mark Rosenthal et Lawrence Konner, responsables du script de la comédie d'aventure à succès Le Diamant du Nil.

La production opte pour Sidney J. Furie à la réalisation, cinéaste canadien à qui l'on doit l'anti jamesbondien Icpress : Danger Immédiat et le flippant L'Emprise. Une partie du casting original (Christopher Reeve, Margot Kidder, Gene Hackman, Jackie Cooper ou encore Marc McClure) acceptant de rendosser leur rôle respectif, tout semble parfait sur le papier pour faire renaître la magie d'antan.

Sauf que...

Au bord de la faillite causée par les échecs commerciaux de Lifeforce et L'Invasion vient de Mars (tous deux réalisés par Tobe Hooper), les responsables de la Cannon se voient dans l'obligation à diviser leur budget prévisionnel (à peine 17 millions de dollars, post-prod' incluse) et tentent ainsi un gros coup de poker en espérant remporter 10 fois la mise grâce à l'attente du public et l'amour immodéré de ce dernier pour le super-héros kryptonien.

Sauf que...

Le script se voit retouché à de nombreuses reprises (même Christopher Reeve s'en mêle) et finit par ne plus rien raconter. Ou alors n'importe quoi. Face à ce torchon scénaristique, le réalisateur offre le strict minimum syndical, les VFX sentent l'amateurisme à plein nez et le casting est totalement mal à l'aise dans un univers qu'il connaît pourtant sur le bout des doigts mais qu'il voit s'effriter sous ses yeux. "Lamentable" dira Margot Kidder avec raison.

Un premier montage de 2h15 est pourtant laborieusement achevé avant que la production n'intervienne en exigeant la coupe de 46 minutes. Ainsi, la volonté du mégalo Lex Luthor à créer l'ennemi ultime de Superman (ainsi que son état d'esprit à vouloir provoquer la vie à l'instar du docteur Frankenstein) se voit elle aussi divisée en montrant un seul Nuclear Man à l'écran au lieu de deux comme le préconisait le scénario original. Un scénario qui s'essaie à toutes les maladresses possibles (humour médiocre, triangle amoureux inintéressant, méchant ridicule, discours antimilitariste puéril) que Sidney J. Furie adapte sans passion aucune.

Le résultat final arbore un nanar même pas drôle, désolant de bout en bout et oubliable dans la seconde. Un sinistre gâchis.

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le 18 sept. 2022

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