Je sors d'une séance de "Suzanne" et je dédie mon petit mot à tous les parents, dont l'amour défie toutes les lois, même celles de l'injustice, et de la douleur.
Je sors bouleversée de la séance. Mais je ne le dois pas à la réalisation, ou encore au montage, mais aux caractères et aux interprétations, dont celle de François DAMIENS, celle du père, un père irréprochable, un père qui tient suffisamment bien le cadre dont les enfants ont tant besoin, et qui tient aussi cette place particulière : le parent seul de 2 adolescentes.
Pour moi, aujourd'hui c'est lui qui tient le premier rôle de l'histoire.
La mère, sa femme, meurt, laissant le père avec ses deux filles toutes jeunettes.
La plus extravertie, Suzanne, jeune enfant faussement gaie, et donc profondément triste, deviendra mère. Parce qu'en cours de vie, elle oublie de penser au-delà d'elle-même, en une dimension, et restant dans sa toute-puissance, elle sera mère, à son tour, vivante mais défaillante.
La plus introvertie, Maria, celle qui sauve, celle qui protège, la bonne fée qui sort de derrière le rideau, ne sera pas mère ... mais rejoindra bientôt la sienne !
Le premier fils de Suzanne élevé en famille d'accueil, pour cause notamment d'incarcération parentale,
La deuxième fille, le seul Ange, élevée dans le cadre le plus strict symboliquement qu'on puisse trouver,
Toutes les générations seront détruites par manque de conscience de soi et de l'autre.

Je voudrais que ce film, vraiment réussi, fasse toucher du coeur à nos jeunes, de ne pas oublier leur parent (volontairement au singulier chacun pour sa part et clairement identifié), qui souvent a tout donné pour eux.
Je ne parle pas de courber devant le sacrifice, mais de prendre conscience de la valeur des vies alentours.
Je sais combien l'adolescence est difficile, mais en cette fin d'année, je fais le voeu qu'à chaque instant qui précèdera un acte, vous laisserez juste venir à la conscience les conséquences, certes "matérielles" mais plus que tout affectives, pour vous, mais aussi pour ceux qui vous aiment et que, comme le dit le proverbe, vous châtiez si bien.
Agyness-Bowie
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le 19 déc. 2013

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