Et au milieu se dresse un désert
Les années 1920, dans un bush australien: Harry, un propriétaire blanc raciste, viole et met enceinte l'aborigène Lizzy. Son mari, Sam, le tue et le couple prend la fuite. Le sergent Fletcher, ancien officier durant la guerre de 14-18, est prêt à tout pour les retrouver, quitte à mettre ses idéaux au tapis.
Après Sansom et Dalila, où traîtrise et duperies étaient de mise, Thornton s'attaque à un épisode sombre du passé australien: la ségrégation des aborigènes. Et pour se faire, il s'inspire d'un récit vrai en prenant le risque de froisser ses concitoyens.
En dressant un procès sur ces méthodes condamnables et fort heureusement reconnues comme telles, son plaidoyer brutal nous marque: par un montage sec où bien des éléments en puzzle se mettent en place. Par une formidable intrusion photographique mettant tant les corps que les décors naturels en évidence. Et par une issue réconciliante et néanmoins illustratrice des rancœurs encore de mise sans doute aujourd'hui: les faits se déroulent il y a près de 100 ans, mais un tel cas pourrait se produire aujourd'hui.
Des acteurs fabuleux, particulièrement Bryan Brown en Dirty Harry n'ayant pas vraiment les cartes en main. Les aborigènes interprètes et amateurs pour la plupart sont particulièrement touchants, notamment l'aïeul sage malgré lui.
A recommander en étant néanmoins préparé même si certaines pointes d'humour détendent quelque peu...