Bon, vu qu'on est chez Ken Loach et que ça se passe dans une banlieue anglaise miséreuse (on est chez Loach, quoi), il n'y a guère de suspense quant à l'ironie du « Sweet » du titre. Et pour le coup, le gars Ken nous sert un film qui, si il reprend des éléments du polar et du film de gangsters, ne perd jamais sa visée habituelle de portrait sociétal, à base de misère, de combines pour s'en sortir, et de la fatalité, d'une forme de déterminisme social et des félûres héréditaires (comme le disait Mimile Zola) qui font que non, jamais on ne s'en sort.
Ca ne respire donc pas la joie, même si le film offre, via les bêtises de ses personnages, quelques respirations aussi futiles et passagères que bienvenues. C'est, comme d'hab, filmé comme un docu, servi par un cast d'acteurs non pro mais tous impec, notamment pour classer le film parmi les plus vulgaires jamais tourné : il y a du « fuck » à tous les étages.
Mais bon, dans la filmo de Loach, en terme de film qui foutent la rage et qui nous font dire que ce putain de monde est pourri, on est encore derrière Moi, Daniel Blake (Le film qui m'a fait me dire que Ken Loach était un gars essentiel).