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le 28 oct. 2024
Le souffle des taureaux
Tardes de Soledad commence par – je dois bien l'admettre – deux plans qui sont parmi ceux qui m'ont le plus ému au cinéma. On y voit un taureau, noir, la nuit, qui marche lentement au milieu d'une...
Quand je parle de Tardes de soledad, la 1ère chose qu'on me demande c'est: "mais du coup c'est pour ou c'est contre la corrida ?"
Ce n'est pas dans cette voie que se situe Albert Serra, la question n'a pas de sens quand on regarde le film. Il est plus occupé à faire de l'art, à rendre à l'image ce qu'est la corrida, à faire le portrait de son personnage dans et en dehors l'arène.
Donc la majorité des scènes sont des scènes qui se passent dans l'arène, scrutant le duel entre l'homme et l'animal, passant du point de vue de l'un à l'autre constamment, parfois même dans le même mouvement.
Aucune œillère n'est fermée à la violence de cette pièce de théâtre mettant en scène la mort. Les scènes où le taureau tombe, agonise, se fait planter plusieurs fois la tête, couper les oreilles, sont affreuses.
En dehors du fait que l'on tue un animal "pour le spectacle", on voit aussi toutes les limites de cet art, car si le taureau arrive dans l'arène en ignorant tout de sa fin, nous la connaissons déjà, le public aussi, les comparses (la quadrilla) du torero aussi, car tout est mis en place pour que cela se passe ainsi.
Les différents actes sont montrés, répétés (6 taureaux périssent dans le film) ad nauseam. Si les quelques détails changent, le scénario est toujours identiques: la 1ère partie plus légère avec le toro encore vivace, la suite avec le picador à cheval qui le transperce, puis les banderilleros, puis le duel final.
Malgré le rail sur lequel le spectacle semble avancer, il demeure vrai qu'à chaque duel, le risque existe, la mort rôde pour le torero. Et c'est magnifiquement rendu par la mise-en-scène de Serra, cette couleur rouge intense dans la photographie. Si bien que les rares fois où le taureau touche, on a une réaction physique inédite, qui ne peut exister que dans un documentaire.
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Créée
le 19 juin 2025
Critique lue 9 fois
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