Si Oscar et le monde des chats avait été une bonne surprise, duveteuse, drôle mais parfois grave, Toys & Cie (titre choisi par le distributeur français) du même réalisateur, Gary Wang, n’offre hélas pas la même satisfaction.


Sorti en 2017, le film adopte un cadre chinois, vaguement dépaysant, mais pour une histoire assez classique. Le film se partage entre la mise en valeur des traditions chinoises, mais aussi de son avancement technologique. Nathan est ainsi une petite figurine en céramique modelée et peinte à la main, comme d’autres de ses amis. Il représente un cuisinier pratiquant le kung fu, sauf que lui a un défaut, il ne change pas de couleur quand on lui verse de l’eau chaude dessus, comme les autres. Même s’il a bon fonds, il reste malgré tout amer, n’hésitant pas à bousculer les autres créations de la boutique aux très beaux décors traditionnels et naturels dont une magnifique table en bois.


Déboule Timebot, comme va l’appeler Nathan, une petite boule robotisée à la voix féminine qui prétend venir du futur mais qui ne se rappelle plus de son identité ou de son but. La petite figurine en céramique et le robot perfectionné vont donc partir à la recherche de ses origines, en échange Nathan attend de Timebot qu’elle l’aide à réparer son défaut de fabrication.


Assez énergique, le film n’hésite pas à faire passer le duo de péripéties en péripéties, dans un ton humoristique plutôt burlesque, plus destiné aux plus jeunes. C’est à ce point précipité que la première partie est un peu pénible, tout se fait trop rapidement, sans avoir pris le temps d’installer les personnages ou leurs motivations.


C’est quand le métrage va consolider la relation entre Timebot et Nathan, tous deux défectueux à leur façon, que le film va prendre plus de consistance, et même plus d’enjeux, les motivations des personnages apparaissant aussi mieux définies. Les deux personnages vont développer leurs personnalités, mais aussi se rapprocher, dans une relation plus complice et plus satisfaisante que les intérêts flous des débuts.


C’est aussi à ce moment que le film va se développer et enrichir son univers, avec la rencontre de rats qui vivent la belle vie, menés par Flash, accapareur de richesses et de curiosités. Viendra aussi la découverte de l’existence et le mystère autour de 3W., objet d’un culte entre jouets oubliés et animaux en quête de miracles. Mais aussi un récit qui se conclue par un retour aux sources, celui de l’atelier où a été conçu Nathan.


Certaines idées sont tout de même mal reliées entre elles, tandis que les personnages restent assez peu épais, quand ceux d’Oscar possédaient une gravité plus appuyée, qui aurait pu ici être utilisée.


Mais il y a malgré tout dans Toys & cie une recherche visuelle doublée à la technique qui permet de bien enrober le tout, notamment quand il s’agit de faire honneur aux traditions chinoises. L’animation 3D est ici bien utilisée, avec un beau travail sur les textures. Nathan et ses amis offrent un rendu parfois vernis, plutôt mat, avec ou sans peinture et les différences se voient. La foule qui se presse pour 3W. est hétéroclite, bigarrée, avec une foule de personnages différents.


Le film reste plaisant, agréable à regarder, mais malheureusement assez accessoire. Il peine à imposer son récit et ses personnages, qui ne décollent que dans la deuxième partie, avec quelques idées intéressantes, et d’autres trop faibles. Les plus jeunes ne seront peut-être pas déçus, tandis que les plus grands garderont un œil vaguement amusé dessus, la curiosité pour son sujet et ses personnages aidant.

SimplySmackkk
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le 27 avr. 2021

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