Ted
5.6
Ted

Film de Seth MacFarlane (2012)

Une peluche pour adulte : génial !

Depuis longtemps, la comédie hollywoodienne ne cesse d’appeler à la tête de chaque projet des stars pour attirer le spectateur, sans pour autant que le film soit à la hauteur des attentes. Alors, dès l’annonce de Ted, avec comme célébrités Mark Wahlberg et Mila Kunis (que l’on voit beaucoup depuis Black Swan), et le créateur d’American Dad (Seth MacFarlane) à la réalisation, on peut vraiment douter du résultat. Vu que ces derniers temps, beaucoup de ces comédies se sont cassées facilement les dents. Est-ce que prendre un ours en peluche comme attraction d’une comédie peut faire sortir ce film du lot ? (ATTENTION, SPOILERS !!)

A 8 ans, le jeune John Bennett a fait le vœu que son ours en peluche Ted prenne vie pour qu’ils deviennent les meilleurs amis du monde. 30 ans plus tard, John a un boulot, une histoire d’amour qui marche avec Lori, une vie paisible… et Ted, toujours à ses côtés pour des parties de beuveries, de dragues et de « fumettes ». Seulement, l’ours s’avère être encombrant pour Lori. D’un point de départ tout à fait étrange (un ours en peluche qui prend vie sous l’effet d’un souhait), MacFarlane a su nous livrer une comédie des plus efficace et qui contourne quelques clichés. Au lieu de voir Ted comme une gêne pour l’histoire d’amour entre John et Lori, le film nous montre une peluche qui empêche un adulte de plus de 30 ans de grandir, au grand désarroi de sa copine. En même temps, il faut dire qu’avoir un doudou de l’acabit de Ted serait un véritable bonheur pour certains : il fume de l’herbe fournie par son propre dealer, il boit de la bière à gogo, il twitte, il envoie du « chiotte » et autre « tête de nœud » à tout-va, il simule une éjaculation pour draguer jusqu’à véritablement passer à l’acte avec la fille en question… Bref, un ours politiquement incorrect ! Un humour qui pouvait s’avérer lourd (comme toutes comédies américaines qui se respectent) et très osé (Ted couchant avec une caissière, un enfant frappé au poing par John…) mais qui fonctionne ici à merveille, ne dépassant jamais les limites en nous proposant des moments réellement drôles (voir John appeler les flics pour signaler l’enlèvement de son ours en peluche, par exemple), efficaces et d’anthologie pour certains (la baston entre John et Ted est à mourir de rire !). En clair, c’est réussi !

En même temps, il ne faut pas trop s’étonner car c’est quand même Seth MacFarlane (également doubleur de Ted) qui nous offre quelques gags et répliques digne d’American Dad. En commençant son film tel un conte tout en y introduisant une moquerie à l’attention des enfants Juifs et aussi l’éloge d’un avion de chasse, MacFarlane y impose sa patte. S’il se montre souvent gentil en usant de références à foison (Indiana Jones, Jurassic Park, Star Wars, Alien et surtout Flash Gordon), il n’oublie pas de descendre d’autres personnes/détails (Bridget Jones, Katy Perry, Superman Returns, Taylor Lautner…). Nous fournissant au passage de savoureux caméos, permettant aux célébrités en question de briser leur image : Tom Skerritt, Ryan Reynolds en gay, Norah Jones en chanteuse aussi délurée et « fêtarde » que Ted, et Sam J. Jones (Flash Gordon étant important dans l’histoire). Dommage cependant que le film doit plonger dans ces dernières minutes dans un sentimentalisme inévitable, prenant le pas sur cet humour savoureux et gâchant quelque peu l’ensemble.

Du côté des acteurs, il n’y a pas grand-chose à dire. Ils se font un plaisir de participer au projet et cela se voit (même si Mark Wahlberg se montre toujours aussi inexpressif, littéralement dépassé par un ours numérique très réussi). Mais il faut tout de même saluer es prestations de Mila Kunis, toujours aussi rayonnante après Sexe entre amis, et Giovanni Ribisi, qui prouve que les personnages totalement déjantés sont ses meilleurs rôles (pour rappel, l’acteur était l’atout majeur de Rhum Express).

Vous l’aurez compris, Ted est une bien belle surprise. Celle que l’on n’attendait pas d’un tel film ! Comédie n’ayant pas peur du politiquement incorrect malgré quelques moments bien trop « gentils », le long-métrage de Seth MacFarlane est l’antidote idéal pour la déprime et mauvaises façades, rires garantis !

Créée

le 11 oct. 2012

Critique lue 710 fois

Critique lue 710 fois

D'autres avis sur Ted

Ted
Hypérion
5

Émulsion ratée

Ted part d'une idée intéressante, c'est indéniable. Incarner dans une peluche douée de vie toute la symbolique de l'enfance/adolescence dont il faut nécessairement s'extraire pour devenir un adulte...

le 27 nov. 2012

58 j'aime

1

Ted
AcidMembrane
1

Attention, spoilers

"Bite, caca, weed - Je t'aime, mon chéri d'amour - Je pète et je t'aime aussi mon petit sucre d'orge - Hihi, caca, bite, nichons" Fin Voilà, plus besoin de voir le film et je vous ai économisé 10€...

le 10 oct. 2012

58 j'aime

4

Ted
SlashersHouse
3

Ted l'ours lourdingue.

Seth MacFarlane, père de la séries Les Griffin, nous livre ici son premier long-métrage qu’il réalise, écrit et produit. Les Griffin connait autant de fans que de détracteurs, la raison étant souvent...

le 30 août 2012

49 j'aime

8

Du même critique

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
sebastiendecocq
8

Un coup dans l'eau pour la future Justice League

L’un des films (si ce n’est pas LE film) les plus attendus de l’année. Le blockbuster autour duquel il y a eu depuis plusieurs mois un engouement si énormissime que l’on n’arrêtait pas d’en entendre...

le 28 mars 2016

33 j'aime

1

Passengers
sebastiendecocq
5

Une rafraîchissante romance spatiale qui part à la dérive

Pour son premier long-métrage en langue anglophone (Imitation Game), Morten Tyldum était entré par la grande porte. Et pour cause, le cinéaste norvégien a su se faire remarquer par les studios...

le 29 déc. 2016

29 j'aime

La Fille du train
sebastiendecocq
4

Un sous-Gone Girl, faiblard et tape-à-l'oeil

L’adaptation du best-seller de Paula Hawkins, La fille du train, joue de malchance. En effet, le film sort en même temps qu’Inferno (à quelques jours d’intervalles), un « Da Vinci Code 3 » qui attire...

le 28 oct. 2016

28 j'aime

4