Dans la collec' Spectrum Films (éditeur indé' couillu)...

... je veux un métrage cyberpunk coréen.


Durant une soixantaine de minutes le cinéaste sud-coréen Nam Ki-woong nous plonge dans une œuvre qu’on pourrait rapprocher du cyberpunk. Une mouvance alternative souvent associée (du moins cinématographiquement) à des références nippones telles que les cinéastes Sogo Ishii, Shozin Fukui ou bien Shinya Tsukamoto. Teenage Hooker became a Killing Machine in Daehakroh semble avoir une affiliation plus ou moins directe avec les films de ces derniers aussi bien dans le fond que la forme, mais surtout dans l’état d’esprit. Ici, une lycéenne qui se prostitue est tuée. Elle revient à la vie transformée. Devenue une machine à tuer, elle est utilisée par de mystérieuses personnes pour éliminer des individus dans un bar. Bientôt, elle se venge des hommes qui lui ont ôté la vie…


Si Teenage Hooker became a Killing Machine in Daehakroh n’est pas si différent en la matière de ce qui peut se faire à travers le monde, elle reste une œuvre belle et bien différente dans le contexte sud-coréen. Une œuvre marginale où le cinéaste ne se donne aucune limite dans l’expérimentation, testant beaucoup de choses pour créer une ambiance et une atmosphère des plus surréaliste qui soit. On dénote un talent de réalisation dans cette façon de travailler l’esthétisme et la composition des plans. Parfois plus que metteur en scène, Nam Ki-woong serait un peintre qui travaillerait la picturalité de ses plans à l’excès. Un travail accru sur les couleurs (ton rouge, orange, vert), le grain aussi sans oublier l’exubérance de ses mouvements de caméra ainsi que certain de ses cadres. Le tout confère des scènes très réussies et bien pensées. Pourtant, si le film jouit de qualités indiscutables, il est loin d’être réussi sur tous les plans. On n’échappe malheureusement pas à quelques erreurs, due sans doute à la jeune expérience du cinéaste ; un problème de rythme notamment au début du métrage où l’on se questionne sur la véritable importance de certaines scènes. Tout ceci reste minime devant ce spectacle que nous offre Nam Ki-woong.


Teenage Hooker became a Killing Machine in Daehakroh est une expérience à part entière. Une oeuvre singulière emprunt d’une nonchalance pleine de mélancolie qui évite la surenchère sanguinolente pour nous offrir une poésie glauque, violente certes mais d’une beauté obscure bercée par une musique d’opéra choisie à bon escient.


http://made-in-asie.blogspot.fr/2012/01/teenage-hooker-became-killing-machine.html

IllitchD
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le 17 janv. 2013

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