Mécaniques grinçantes

Terminator doit surement son statut culte aux nostalgiques l'ayant découvert en salle et qui ont été impressionnés par ses effets spéciaux. Mais aujourd'hui, à l'image du Terminator lui même, le lustre de ces effets impressionnants a fondu avec les années et dévoile un squelette peu avenant, un film à cheval entre action et slasher le tout mariné à la sauce science fiction.

Schwarzenegger incarne le rôle le plus iconique de sa carrière dans la peau du Terminator, ça n'est pas très flatteur pour sa carrière d'ailleurs puisque pour incarner la machine tueuse, il lui faut démontrer le moins de variété dans son jeu possible. C'est donc un bon casting je suppose... Face à lui, Kyle Reese et Sarah Connor. J'ai plutôt bien aimé le personnage de Kyle Reese et la façon dont la police se trompe de cible à son sujet (même si la façon dont elle ignore un grand nombre d'évidences sur le Terminator semble bien pratique pour simplifier le scénario) mais le développement de la romance entre les deux est visible de tellement loin que le twist final du film perds toute sa saveur. Reconnaissons tout de même que l'audience de 1984 a probablement moins l'habitude des histoires de voyage dans le temps qu'une audience moderne et qu'il a peut être surpris en son temps.

Pour le reste, le film a la subtilité d'un bulldozer 36T. Et il faut trouver bien des excuses au film pour que personne d'autre que les héros ne se rendent compte de la menace du Terminator. En général ça n'est pas un bon signe. Niveau direction, James Cameron a la gentillesse de couper au montage des bouts de scènes pour faire surgir la violence d'un seul coup de poing. Par exemple lorsqu'on passe de "I'll be back" directement à la voiture qui rentre dans le poste de police, et je lui en suis gré mais on a l'impression que ces sont les effets spéciaux qui s'imposent à la direction plutôt que le contraire et étant donné à quel points ils font vieux, je n'y retrouve pas grand chose de positif.