Précédé d'une sulfureuse réputation dont les effets gore arrosant régulièrement l'écran en auraient - apparemment - traumatisé quelques-uns outre-Atlantique, transformant dès lors les réseaux sociaux en autant de cellules de crise et de soutiens (et de marketing) potentiels, chacun y allant de son partage de photos d'un pote ayant dégueulé et autres anecdotes de personnes ayant dû quitter la salle bras-dessus bras-dessous avec d'interloqués ambulanciers (comme s'ils n'avaient que ça à foutre), le buzz qui a entouré les projections de ce nouvel opus mettant en scène Art The Clown l'a quasi automatiquement propulsé au rang d’événement dans le milieu un peu sage et frileux (voir pompeux) de la production horrifique. Rang mérité, usurpé, exagéré, on va voir ça ensemble. Une chose est sûre : Damien Leone, le réal, doit nager dans le bonheur.
Dès les prémices du projet, Terrifier 2 a bénéficié d'un solide soutien de la fan base de pelloches d'horreur craspecs. Soumis comme le premier film à un financement participatif, le budget s'est finalement élevé à 250 000 $. Une broutille, même pour les standards de la production à faible budget. Une broutille, mais presque huit fois supérieure au budget du premier film et cinq fois plus que ce qui était demandé lors de la campagne de financement. Un succès donc, qui va permettre à Damien Leone de se concentrer pleinement sur le développement sans être obligé d'aller gratter quelques sous en travaillant à droite à gauche dans des jobs à temps partiel. On est encore très loin d'une production "pro", mais un peu plus à l'aise que lors de ses courts métrages et du premier Terrifier. Et cet investissement de temps et de budget va permettre à Leone de développer son histoire, son univers et de peaufiner ses scènes gore, le tout sur une durée de presque 2 heures et 20 minutes (!), affichant une certaine ambition dans le format du "film gore fauché". Et si encore une fois, Leone fait montre d'une débrouillardise et d'un talent indéniable, cette durée va aussi mettre un peu trop en lumière le caractère un peu bancal et les limites de l'entreprise...
[...]
Suite de la critique sur notre blog Les Gloutons du Cinéma :
https://lesgloutonsducinema.blogspot.com/2023/02/terrifier-2-damien-leone.html