Comment appelle-t-on une utopie qui existe ? Un territoire de liberté ? Il y a de ça, forcément, surtout dans un pays tel que la Russie, qui peine depuis des décennies à définir ses espaces de liberté.

Nous voilà perdus en Sibérie, dans une réserve naturelle, une sorte d'Eden au froid revigorant, suivant le quotidien de ceux qui, se soustrayant au monde, cherchent un autre sens à donner à leur vie. Il s'agit aussi de redonner vie aux mots inscrits dans la roche, comme un message d'un autre temps à transmettre.

C'est un peu comme une parenthèse enchantée, un rêve possible, la volonté mise en œuvre de vivre autrement dans un pays dont la plaie ouverte ne se referme jamais. Tout passe par des choses simples, une randonnée en montagne, un repas entre amis, des chants, une escapade mystérieuse.

Pourtant les bruits du monde sont à la porte, rues envahies de la ville, manifestations, autant de fracas qu'on veut maintenir hors de portée, protégé un temps (mais pour combien de temps ?) par la bulle ainsi constituée. Avec Territoire de la liberté, Alexander Kuznetsov se pose en témoin, mais aussi en éclaireur, regard lucide dans lequel se dessine, silhouette fragile, une lueur d'espoir.
pierreAfeu
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2015 • Film par film

Créée

le 29 déc. 2014

Critique lue 274 fois

2 j'aime

pierreAfeu

Écrit par

Critique lue 274 fois

2

Du même critique

Nocturama
pierreAfeu
4

The bling ring

La première partie est une chorégraphie muette, un ballet de croisements et de trajectoires, d'attentes, de placements. C'est brillant, habilement construit, presque abstrait. Puis les personnages se...

le 7 sept. 2016

51 j'aime

7

L'Inconnu du lac
pierreAfeu
9

Critique de L'Inconnu du lac par pierreAfeu

On mesure la richesse d'un film à sa manière de vivre en nous et d'y créer des résonances. D'apparence limpide, évident et simple comme la nature qui l'abrite, L'inconnu du lac se révèle beaucoup...

le 5 juin 2013

51 j'aime

16

La Crème de la crème
pierreAfeu
1

La gerbe de la gerbe

Le malaise est là dès les premières séquences. Et ce n'est pas parce que tous les personnages sont des connards. Ça, on le savait à l'avance. Des films sur des connards, on en a vus, des moyens, des...

le 14 avr. 2014

41 j'aime

21