Malgré (ou grâce à) un rythme assez lent (on comprend pourquoi Claude Berri avait demandé à Polanski de couper des scènes !), le film, très académique par certains aspects, parvient à nous immerger dans une Angleterre victorienne dont la ruralité boueuse et paysanne inonde l’écran ; et ce alors même que Polanski a tourné en Normandie et en Bretagne, ne pouvant mettre un pied sur le sol anglais sous peine d’extradition aux États-Unis où il était accusé de viol sur mineur (cette histoire a récemment refait surface avec vigueur). Tess s’approche souvent d’une forme mélodramatique sombre, l’œuvre s’attardant sur des relations amoureuses ambigües, non-réciproques, laborieuses, et baignant dans le pessimisme et le pathétique. Un film à ne pas voir si l’on est en plein déprime, m’est avis…