Tête de turc par AlexLoos
Parti d'un fait-divers qui lui tenait à cœur, Elbé a su réécrire cette histoire en la transposant à sa façon. Ainsi, on retrouve Roschdy Zem en flic aux sens aiguisés, voulant à tout prix venger son frère. L'acteur de Indigènes arrive alors à donner, grâce à son charisme une dimension et une profondeur si bien qu'on en oublie rapidement les autres acteurs. Car oui, pour être passé derrière la caméra, Pascal Elbé s'offre un second rôle parfois fade et sans intérêt tel qu'on en oublie parfois l'enjeu principal du film et n'apparait finalement que peu souvent
Nouveau venu dans le monde du 7ème art, Samir Makhlouf incarne l'adolescent autour duquel tout se joue. Peut être aurait-il pu choisir un autre acteur tant sa palette d'expression est aussi large que Keanu Reeves. Il semble bien effacé derrière deux montures comme Zem et Elbé, et sn personnage est loin d'être le plus aboutit tant son inexpression semble le tirailler entre la culpabilité et la fierté (ironie). Non, celle qu'on retiendra le plus c'est le très joli visage de Adèle Exarchopoulos que l'on a pu voir dans la Rafle ainsi que dans Les enfants de Timpelbach, actrice à suivre de très prêt dans elle incarne avec brio l'amoureuse de Samir, charismatique, à la recherche de son père.
La chose la plus intéressante sur « Tête de turc » reste le travail de Pascal Elbé. On voit que celui-ci est allé se renseigner sur le terrain, a bien étudié les banlieues et évite ainsi tous les clichés possibles comme on peut en voir souvent. Sa réalisation impeccable oscille parfaitement entre le thriller et le polar nous tenant en haleine jusqu'au bout. Le gros point négatif reste le scénario qui aurait eu le mérite d'être approfondi, notamment la fin qui arrive comme un cheveux dans la soupe.