Un immense merci à Guillaume Nicloux et bravo à son équipe pour cette entrée magistrale dans l'histoire du cinéma.


Ce film est doublement idiot, et là repose le génie.
Idiot dans le sens mystique : Houelleby et Gérard qui conversent métaphysique et ne se comprennent pas, qui boivent et fument, balancent des insanités d'un ton badin. Si l'on coupe leurs scènes, cela donne l'un des meilleurs "strip tease" jamais vus (salutations à nos amis belges).
Idiot dans le sens débile tout court : l'intrigue qui entoure les deux maîtres. Ginette est partie et son mari Dédé fait une dépression. Le fils Mathieu et sa copine voyante rendent visite à Michel pour lui demander de l'aide. Les acteurs sont NULLISSIMES, de l'inouï !


Au milieu de cette histoire insane, Depardieu joue sa partition avec brio, épaulé par un Houellebecq très juste. Toutes les franges de la population sont représentées : le Juif, le Noir (avec un strabisme), le vieux raciste, le fils autoritaire, la zouz aux super-pouvoirs, le Gros, le Dépressif, le Malade du coeur (non interprété par Grand Coeur Malade ndlr), la vieille de 80 ans qui dégote un gars de 40 ans plus jeune (performance mathématique : il a 40 ans de moins... et a 40 ans en soi : COMPLETEMENT CRAZY !!)
La salle est remplie de gens de droite qui rigolent au premier degré, et l'on rit, l'on rit. Ils rigolent dès qu'ils entendent "bite", et ça y va. Depardieu dit "connards", "merde", "c'est que des conneries" toutes les deux minutes, de la poésie urbaine.


Deux passages fastes pour vous inciter à prendre vos tickets :
* un client de la Thalasso qui confond Houellebecq avec... Yann Queffélec (là j'étais sous le siège de rire)
* le même client qui va taper aux portes de nos héros puis part en courant. Depardieu qui commente dans le couloir "j'étais en train de chier et ce connard qui toque" (re- sous le siège).


Merci, merci, merci pour ce moment, j'y retourne dans la semaine.


Vive le cinéma français !!!!

Faust-In
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le 26 août 2019

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Faust-In

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