Je pensais être déçu et c’est tout le contraire qui s’est produit. The Amazing Spider-Man 2 répond à mes attentes en offrant une intrigue riche et différente de ce qu’on nous apportait jusqu’alors. En introduisant de nouveaux personnages, Marc Webb nous fait plaisir et nous surprend par la même occasion.


Dynamique avec une pointe d’humour fidèle au personnage, ce deuxième épisode séduit par son esthétique flamboyant et électrisant. En jouant sur le côté électrique et lumineux des séquences, Spider-Man nous en met plein les yeux. Certes, on doit ce choix visuel grâce à l’introduction d’Electro alias Max Dillon, le vilain principal du film. Transformé en batterie grandeur nature suite à un incident chez Oscorp (oui, encore eux), Max va déchainer sa colère sur tout New-York, particulièrement Spidey et promet des séquences très impressionnantes, visuellement irréprochables. L’action du film fait des étincelles et parvient à créer un style inédit très intéressant. Amazing Spider-Man 2 poursuit ce que son prédécesseur avait lancé, cherchant son identité, sa petite touche personnelle.


L’élément vital de ce second volet n’est autre que le couple Peter-Gwen. Leur relation est compliquée, entre désirs d’avenir et responsabilités. Tant bien même les difficultés, le couple est montré de manière fusionnel avec tout l’amour qu’ils éprouvent. Il ne s’agit pas d’une love story classique où la jeune demoiselle n’est qu’un fair-valoir et une demoiselle en détresse. Gwen est une femme forte, déterminée, qui ne se laisse pas commander par qui que ce soit. L’alchimie des deux acteurs (déjà évoquée avec le premier épisode) s’intensifie ici devenant le véritable leitmotiv. Il y a une présence assez conséquente tout au long de l’intrigue, et on sent bien que les scénaristes ont voulu se focaliser sur le duo (les scènes d’introduction Mary-Jane ont étés coupées au montage). Une présence qui parfois laisse planer le doute quant au sort du personnage. Je souhaite juste faire une parenthèse à ce sujet là. J’ai envie de saluer la mise en scène de Marc Webb, constante autour de Gwen et les références liées au temps qui s’écoule. C’est un ressenti que je n’ai jamais eu face à film, si ce n’est devant The Dark Knight lors de la course poursuite pour sauver Rachel. Le personnage est emblématique et son sort est une fatalité (et fidèle aux comics), faisant de Peter celui qu’il deviendra. Je ne m’attendais pas à un tel dénouement et l’intensité dramatique qui en découle n’en est que plus forte.


Le retour des Osborn, des secrets de famille aux révélation liées au passé du père de Peter, tout ces ajouts apportent un côté mystérieux, renforçant l’intrigue. Harry s’intègre plutôt bien à ce nouvel univers et sa présence est suffisante pour ne pas empiéter sur le reste. Les scénaristes essayent vraiment de retirer le meilleur des personnages en essayant pour chacun de les exploiter correctement sans trop charger l’histoire et perdre les spectateurs. Malheureusement c’est ce point qui a divisé les critiques et les fans. Trop d’adversaires, une histoire peu consistante rappelant pour beaucoup le fiasco (exagéré) Spider-Man 3 de Sam Raimi. J’entends bien les reproches mais de la à considérer cette suite comme ratée c’est beaucoup.


Pendant près de deux heures vingt, Marc Webb tisse une aventure fantastique rythmée par une bande originale efficace du maître Hans Zimmer aux sonorités électro (bien évidemment), les effets de ralentis toujours plus immersif et sait retirer l’essentiel de son intrigue. La notion de fatalité se fait sentir dès la première image avec la montre, le mécanisme qui annonce que les minutes sont comptées, quelque chose va arriver à son terme. Et ça, c’est la question du film puisqu’a divers moments, par des répliques, des discours, cette notion refait surface, comme si Amazing Spider-Man 2 marquait la fin d’une ère. Toutes ces questions et ces scènes culminent dans l’acte final, tragique mais brutal et puissant (dont je vous parlais plus haut). L’électrochoc nous bloque et Marc Webb nous prend par surprise (ou pas, selon les informations que chaque spectateur avait en sa possession).


En somme, Amazing Spider-Man 2 réussit son pari et se montre audacieux dans ses choix. Un Spider-Man nouveau émerge, il n’est plus le jeune Peter Parker qu’il était mais bel et bien un homme qui doit apprendre à contrôler ses remords pour protéger ceux qu’il aime. Comme vous le savez, les Amazing Spider-Man 3 et Amazing Spider-Man 4 ne verront jamais le jour puisque Sony, déçu des critiques (52% sur Roaten Tomatoes n’est pas dramatique) et du box office (le film n’a récolté « que » 708 millions de dollars, le plus faible de la franchise) à une nouvelle fois décider de repartir à zéro, cette fois ci en partenariat avec Marvel Studios. Le soft reboot a été lancé grâce à Captain America: Civil War et se poursuivra avec Spider-man: Homecoming. Au fond de moi, j’aurais toujours ce sentiment d’inachevé, d’une saga prometteuse et maline qui s’est faite avortée trop tôt.

JimmyJoubin
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le 1 mai 2014

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JimmyJoubin

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