Spider-Man n'a pas perdu le fil !
J'ai été tenté de vous laisser sur ce magnifique jeu de mots, mais je me devais de justifier ma (généreuse) note, compte tenu de la majorité de mes éclaireurs et du reste de la communauté de SensCritique qui prennent un malin plaisir à détruire ce film. Let's go !
Partons du début si vous le voulez bien : Marc Webb n'est pas Sam Raimi, certes. Le réalisateur d'Evil Dead avait su donner une version personnelle de Spider-Man qui avait bien plu en son temps (je fais partie des fans de la première trilogie, ou diptyque si on omet l'échec du troisième volet, pas franchement brillant), et beaucoup criaient à l'hérésie à l'annonce du reboot. Mais avec The Amazing Spider-Man, Marc Webb a su recoller plus fidèlement aux comics : exit la rousse Mary-Jane, welcome la blonde Gwen Stacy.
Premier bon point, car c'est sur ce parti pris, qui n'en est finalement pas un, que le film fait preuve de bonnes intentions: là où les films de Raimi se basaient sur un drame romantique autour de Peter et MJ, TASM2 arrive à faire ressentir le fait que Peter Parker n'est juste qu'un jeune parmi tant d'autres, qui est confronté à des problèmes de couples banals (même si, je vous l'accorde, on a pas tous la chance de pouvoir monter aux murs). Cette nouvelle image colle définitivement mieux à l'image du Peter Parker original, même si ça implique plus de scènes "romantiques".
Il faut dire que, dans ce domaine, Marc Webb est un boss (cf 500 jours ensemble), mais c'est là aussi que le film pâtit le plus, au bout de 2h20 : il y a vraiment trop de dialogues "cul-cul la praline" (c'est fou, j'arrive pas à trouver d'autres expressions), des scènes pleines de mièvrerie, à la limite de l'overdose. C'est en partie à cause de ça que le film n'est pas très bien accueilli par la critique.
Alors pourquoi 7 ? A vrai dire, ça se rapprocherait plus d'un 6.5, parce j'ai beaucoup de regrets vis à vis des méchants: le début du film laissait présager une analyse en profondeur du personnage d'Electro, mais on se retrouve avec une suite d’événements bâclés, et un combat pas si grandiose que ça. Jamie Foxx ne brille pas d'inventivité, et n'arrive pas à donner un supplément d'âme, le truc qui fait que (Heath Ledger, si tu me lis de là haut...).
Le deuxième défaut majeur concernant les méchants est: pourquoi 3 méchants ? Genre, ça a pas sauté à la gueule de Sony que le troisième volet de Raimi avait été un échec en partie à cause du fait qu'il y avait trop de super-vilains (Sand-Man, Spider-Man noir, puis Vénom, et le nouveau Bouffon Vert ?).
A vouloir trop en faire, on se retrouve avec un Bouffon Vert sans envergure (et battu en deux secondes), et le Rhino, n'en parlons même pas (même si cela permet une ouverture pour le prochain film). Les acteurs ne sont pas exploités à leur maximum, et c'est dommage car le film pouvait se le permettre (2h20).
Ce qui rattrape vraiment ce film, c'est qu'il reste tout d'abord un divertissement vraiment agréable. A part les scènes d'amour dégoulinant qui font bailler, le reste tient bien la baraque. Un regret cependant (encore ?? Je devrais finalement penser à baisser la note), l'histoire du père de Parker a été mal exploitée, alors que l'idée de base était intéressante.
La fin maintenant: sans spoiler, elle reste intéressante à cause du fait qu'elle reste parfaitement fidèle aux comics: sur ce point là, les puristes ne peuvent pas se plaindre. L'émotion est là, je n'ai pas grand chose à redire.
Pour le reste, les scènes d'actions sont bien filmés (avec quelques ralentis à la Zack Snyder), la musique de Hans Zimmer n'est pas seulement une suite de bruits de basses à la Dark Knight Rises ("TSSSSSSOUUUUUIIIIIINNN", if you know what I mean), bref je me suis retrouvé devant un bon petit film qui ne prétend pas être le meilleur consacré à un super-héros, qui mais qui s'en sort honorablement. En effet, je trouve qu'on ressent déjà moins l'effet "pompe-à-fric Marvel" avec Spider-Man qu'avec Thor ou Captain America.
N'en déplaise aux fans extrémistes de la première trilogie !
