Vicaria (Laya DeLeon Hayes excellente)), 17 ans, est intelligente, peut-être trop intelligente pour son propre bien parfois. Son don et sa passion pour la science ont convaincu sa famille de l'envoyer dans un lycée plus avancé (lire : blanc) où elle peut être mise au défi. Bien qu'elle soit certainement mise au défi, ce n'est pas de la manière que tout le monde avait espérée. Elle pose des questions, des questions difficiles, des questions pour lesquelles les réponses ne sont pas encore claires, et pour ses efforts, elle est qualifiée de fauteuse de troubles et détenue par la sécurité du campus. Maintenant, elle n'est pas seulement la fille noire de la classe, elle est la fille noire en colère.

Pendant ce temps, incapable de trouver les réponses à ses questions à l'école, elle commence une expérience pour tester son hypothèse centrale : la mort n'est pas un symptôme, mais la maladie elle-même, et elle peut être guérie (une idée qui rappelle celle des transhumanistes de la côte ouest des USA).

Après avoir été témoin de la mort tragique de son frère, Vicaria décide qu'elle ne se contente pas de laisser la nature suivre son cours. Elle veut le ressusciter et vaincre la mort ..


Malgré ces défauts j'ai quand même envie de défendre ce film qui se fait éreinter :

Ce premier film du scénariste, réalisateur Bomani J. Story est une carte de visite solide. Le film est une relecture de "Frankenstein", qui s'adapte au moment présent sans sacrifier à l'atmosphère.

On est clairement dans le post "Black Leaves Matter", ce qui ne m' pas dérangé comme dans d'autres films trop lourds :

Le cinéaste utilise de vieux clichés du genre pour examiner, mettre en évidence et amplifier les peurs et les expériences de la communauté afro-américaine à travers l'horreur. (comme dans le remake de "Candyman" ou dans "Us".). Le monstre est une extension de la frustration de la jeune fille, de sa colère, et de la même manière qu'elle a du mal à contrôler sa propre fureur vertueuse face aux injustices qui lui sont imposées, elle ne peut pas contrôler les explosions de violence qui jaillissent de sa création. Et là j'ai pensé plutôt à "Re-Animator". la photographie de "Daphne Qin Wu" utilise une profondeur de champ extrêmement faible pour ne nous donner qu'un aperçu de la créature, comme si nous louchions ou regardions avec nos doigts écartés des images qui nous terrifient mais dont nous ne pouvons pas détourner le regard. Ce qui en fait plus une idée ou une ombre qu'une créature définie. On le voit en flashs en images floues.

L'horreur visuelle n'en est pas moins présente dans le film...

Le personnage de Vicaria en tant que jeune femme à l'aube de l'âge adulte est fascinant car il combine l'orgueil juvénile et la confiance qui n'a pas encore été battue par la vie; son talent et sa curiosité étant par ailleurs encouragés par sa famille.

L'histoire montre surtout l'humanité de ses personnages et propose une métaphore profondément humaine qui parle aussi de respect et d'espoir.

Il y a un sens du tragique, du terrifiant, du macabre, du merveilleux qui m'a par moments effrayé par moments ému.

"The Angry Black Girl and Her Monster" est un premier long métrage audacieux, combinant intelligemment horreur et commentaire social.


HenriMesquidaJr
7
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le 31 juil. 2023

Critique lue 57 fois

HenriMesquidaJr

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