The Blind Side (2009) est une blague et le fait qu'il ait été nommé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film me sidère.
En s'appuyant sur une histoire vraie, celle de l'ascension d'un jeune Noir défavorisé (Quinton Aaron) dans le milieu du foot, le film, qui ressemble d'ailleurs à un téléfilm tout ce qu'il y a de plus basique, cherche certes à délivrer un message de tolérance et d'humanité, mais, ce faisant, tape paradoxalement dans les pires clichés et stéréotypes raciaux existants : ici, l'homme noir est présenté comme une espèce de mastodonte sot, indolent, asexuel, bon qu'au sport, un genre d'oncle Tom exaspérant qui se voit propulsé vers le succès (que) grâce à l'appui de sa famille adoptive blanche et, évidemment, chrétienne et pleine d'amour.
Sous-entendu : sans un sauveur blanc (figure que l'on retrouve dans le maladroit Green Book (2018) aussi), en l'occurrences une sauveuse blanche doublée d'une control freak, alias Sandra Bullock, le Noir est incapable de triompher en société et de se faire respecter par ses pairs.
Superbe morale, on ne se sent pas du tout offensé !
Si les jurés des Oscars - fort soucieux de paraître progressistes -, et le public hollywoodien en règle général, raffolent de ce type de "conte des temps modernes" bien mièvre et tire-larmes qui vante l'idée d'un rêve américain atteignable de tous, moi, en tout cas, je crie non !