And where, and where... Is the Batman ?
Attention, ce flim n'est pas un flim sur le Bamtan... Mais plutôt sur l'homme derrière le masque, Bruce Wayne.
En effet, les 3/4 du film nous présentent un Bruce tour à tour, brisé, puis ranimé, puis rebrisé, puis re-ranimé... Mais avant de partir dans tous les sens, un petit instant pitch s'impose :
Huit ans après la mort d'Harvey Dent/Double-Face et de Rachel Dawes, pour lesquels Le Batman a endossé toute la responsabilité, il fait bon vivre à Gotham. La pègre a déserté les rues, il fait beau, les gens sont tranquilles. Tous ? Non, Bruce Wayne, le milliardaire philanthrope, broie du noir dans son manoir, se laisse poustacher (ou pousser la moustache) et regarde trop d'épisodes de Dr House (il boîtille). Rongé par la mort de son amie, il refuse de voir le monde et, depuis qu'il a raccroché la cape, la dépression le guette.
Heureusement pour lui, il va croiser la route de Selina Kyle, venue lui dérober les perles de sa mère et ses empreintes digitales. Pour qui, pour quoi ?
De son côté, Bane opère un magistral kidnapping aérien pour récupérer un professeur qui va servir un dessin plus grand, mais je n'en dis pas plus, la découverte des évènements fait partie des plaisirs du film.
Même si Christian Bale campe toujours le rôle du Chevalier Noir, celui-ci n'apparaît pas longtemps à l'écran, laissant la place à Bruce Wayne, mais aussi à la pléthore de personnages secondaires que Nolan a judicieusement mis en avant.
Ainsi, Selina Kyle, la charmante voleuse aux neuf vies, interprétée avec justesse par Ann Hataway se taille une part de lion dans le scénario et sert de moteur dans la "résurrection" de Batman.
Marion Cotillard/Miranda Tate joue un rôle intéressant, et encore plus à la fin du film, quand à Morgan Freeman et Michael Caine, ils campent respectivement un Lucius Fox et un Alfred Pennyworth dans la lignée des films précédents, même si le second s'éclipse très vite pour ne revenir qu'à la fin du film.
Gary Oldman, le commissaire Gordon, a toujours le rôle du super-flic intègre qui se dresse contre la corruption, et qui ici organise la résistance face à Bane, aux côtés de Joseph Gordon-Lewitt, véritable révélation ces dernières années et qui explose ici dans le rôle de Blake, jeune lieutenant qui épaule Gordon et Bruce Wayne/Batman.
Le super-vilain, Bane, s'il n'a pas la folie chaotique du Joker, a un délire de destruction à grande échelle, donnant à Christopher Nolan l'occasion de filmer des scènes aériennes magistrales où tout explose dans tous les sens, mais de manière ordonnée. Bane est froid, destructeur et surpuissant, l'ennemi qui va briser Batman une fois, et les effets spéciaux du film sont à la hauteur de son personnage.
Ce film boucle la boucle. Son scénario, ses personnages (dont quelques bonnes surprises) renvoie au premier, Batman Begins, les évènements s'y font écho, jusque dans le parcours initiatique de Wayne pour (re)devenir une chauve-souris digne de ce nom.
Désireux de clore sa trilogie, Nolan ferme ce film de manière magitrale, avec une débauche d'effets spéciaux et de gadgets grandiloquents, donnant au Chevalier Noir les moyens d'éblouir le spectateur et d'en mettre plein les yeux. On ne voit pas passer les presque trois heures que dure le film, les scènes d'action et d'intrigue sont savamment dosées, et Nolan prend le temps de tout nous montrer pour ne laisser personne sur le bas-côté.
Bref, on se régale du début à la fin, le seul bémol pour ma part, et je pinaille, revient à Gotham City qui s'est complètement transformée depuis le premier film (où sont les ruelles sombres avec de la vapeur qui sort des égoûts, la moiteur des métros aériens, tout ça ?) qui du coup devient trop aseptisée. Cette vision de Gotham n'existe pas dans les comics, et c'est le seul reproche que je puisse faire au film. Mis à part ça, je le verrais et reverrais les yeux fermés dès sa sortie en DVD/Blu-Ray.
Petite note finale : même si Bale et Nolan ont clairement fait savoir leur envie de ne pas rempiler pour un quatrième film, le final de cet épisode laisse entendre qu'une suite est totalement envisageable. Le prochain Batman sera-t-il alors un reboot total, ou bien une suite avec un autre réalisateur et un changement partiel de casting ? Seul l'avenir nous le dira...