The Day
5.3
The Day

Film de Douglas Aarniokoski (2012)

Potable mais dispensable, The Day se laisse voir et sait se faire oublier. Avec sa direction artistique sans génie, qui plagie honteusement La Route en balançant de l'image désaturée à mort, ses personnages sans relief et son absence totale d'émotions, j'en suis ressorti avec l'impression d'avoir vu un spectacle pas trop mal branlé, sans défauts majeurs mais sans qualité notable.

C'est d'autant plus dommage que le début est franchement prometteur. L'ambiance est bien posée et le rythme lent de la première demi-heure fait son petit effet. Les suspens bien amenés (la découverte de la maison), les petits passages lyriques (la douche sous la pluie) ou les gros coups de pression (la cave) font mouche mais ce n'est n'est qu'un pétard mouillé.

Ça part en vrille quand le film vire à l'action sans grand intérêt. Pas assez couillu et brutal pour susciter l'excitation, un peu trop cheap pour rester crédible, avec des FX tout pourris digne des premiers épisodes de Spartacus.

L'ensemble pèche aussi beaucoup par ses personnages qui vont de l'insipide à l'anecdotique. A ce titre, la scène de torture/interrogatoire est assez parlante, car outre qu'elle est beaucoup trop longue et redondante ("J'ai pas tué ta famille - Vous êtes tous responsables ! - Ouais mais j'ai pas tué ta famille - Si, vous êtes tous responsable !" pendant au moins 10 minutes -_-), on se fout pas mal de sa conclusion et du sort des personnages impliqués.

La badass-woman aurait pu être sympa mais comme pour les autres, son histoire n'est qu'effleurée et elle ne dégage pas des masses de charisme. Le black ne sert qu'à répéter des "C'mon man, easy" toutes les 15 secondes ou à se tordre de douleur dans le canapé et le héros tourmenté est juste transparent (Bah ouais, t'as perdu des gens que t'aimais, c'est l'apocalypse, mec)

Mention spéciale aux "méchants" complètement creux dont on ne comprend jamais vraiment la nature ni les motivations, même si on s'en fout un peu, au final, vu qu'ils sont juste là pour être cruels et haïssables, avec leurs sourires narquois et leurs méchantes habitudes alimentaires. C'est bien manichéen comme il faut.
On notera aussi que la morale du film est sauve, avec la gentille égoïste qui abandonne ses amis mais se fait heureusement tuer dans la douleur.

Malgré tout ce que j'en dis, le film n'est pas mauvais mais on se demande un peu à quoi il sert. Ça pourrait avoir été fait par un mec qui s'est ennuyé en regardant La Route mais qui en aimait les décors et a voulu en faire un spin-off bourrin où on compte ses munitions entre deux salves d'AK. Dans ce cas là, il aurait fallu aller au bout des choses et en faire quelque chose d'un peu plus viscéral et sans concessions pour que ça mérite le détour.

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le 29 janv. 2012

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Ezhaac

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