La beauté d'un métier

Après de nombreuses recherches filmiques dans cette terrible période du covid-19, je tombe sur un certain récent long métrage émouvant de Monsieur Simon Stone. Le déchirant The Dig présent actuellement sur la plateforme Netflix depuis le 29 janvier 2021. Je n’ai jamais lu à ce soir le roman de John Preston et donc ma critique sera purement centrée sur le film de Stone.

Après un long visionnage de pratiquement deux heures, je ressors avec un puissant déchirement au cœur et une baisse de motivation. Il fut longtemps que je n’avais pas ressenti des émotions aussi fortes après une séance popcorn. The Dig m’a propulsé hors de moi et m’a fait ressentir de nouveau le goût de l’amertume.

L’aspect narratif en soi est simpliste, mais reste cohérent et on apprécie le déroulement à bonne vitesse de l’intrigue qui monte crescendo jusqu’à l’apogée. Le monde de l’archéologie est très bien retranscrit à travers les yeux et gestes de l’équipe, mais surtout à travers le personnage principal. Parlons en des antagonistes et protagonistes de l’histoire. Le travail fait sur les personnages m’a réellement surpris en long et en large. Ils sont tous corrects dans leurs structures et l’on s’ennuie jamais à chaque passage à l’écran. L’acteur britannique Ralph Fiennes nous propose encore ici son talent de jeu incommensurable et une prestance à la caméra à faire détruire la rétine. La jeune actrice Lily James que je découvre pour la première fois à l’écran m'a agréablement surpris pour un individu secondaire, mais tout de même intéressant. Carey Mulligan la jeune mère d’Archie Barnes dans le métrage offre une performance surprenante dans la première heure, mais perd en intensité dans la deuxième partie en devenant doucement un visage de seconde zone. Je terminerai avec la progéniture D’Edith Perry qui pour moi, représente la pièce centrale de l’échiquier. Il est en quelque sorte, le pilier qui retient en vie le récit. Les différents plans des avions de chasse nous rappellent constamment que le temps presse et que la fin d’une époque approche. L’esthétique en un seul mot, éclatant. L’Angleterre nous ouvre dans un décor à couper le souffle. Les kilomètres de campagne border par un jeu de lumière gracieux et chatoyant nous réchauffent à travers le froid aigri de l’hiver. Les plans d’ensemble accouplés par la bordure du soleil et la froideur de la lune représentent la taille d’un homme à travers les recherches de la vérité. La caméra et la photographie font leurs boulots à chaque moment pour le plus grand bonheur des spectateurs. La musique signée Stefan Gregory, est une petite pépite musicale pour les oreilles. Le thème principal représentant la douceur du piano accompagne les différentes séquences sentimentales avec une perfection hors pair. Elle représente pour moi, 50 % des sentiments du spectateur et sans elle, la petite larme ne pourrait couler.

En conclusion, The Dig est un des chefs-d’œuvre de ce début d’année compliqué. Une histoire classique qui se transforme en course contre la montre avec une montée en tension exponentielle. Le jeune réalisateur nous présente sans doute sa meilleure œuvre culturelle de sa carrière de cinéaste. Je ne peux que recommander ce bijou qui deviendra peut-être un jour un classique du cinéma.