Sur un scénario de Ni Kuang qui collabora à de nombreuses reprises pour Chang Cheh, The Sexy Killer s’inspire fortement du pitch de Coffy, film de la Blaxploitation de Jack Hill avec Pam Grier. Le film s’ouvre sur une jeunesse décadente se perdant dans les drogues et le sexe. L’auteur y montre les conséquences néfastes en mettant en parallèle l’enrichissement des trafiquants. Le constat survolé a un intérêt. Surtout lorsqu’on y découvre les corruptions existantes au sein de la police et certaines accointances du caïd à la tête d’une pyramide vendant la mort. Au-delà de ces aspects, l’intrigue est des plus simplistes. On y suit une héroïne prête à tout pour parvenir à ses fins, son corps étant le meilleur des moyens. Elle remonte tranquillement, étape par étape cette filière criminelle et condamne par sa justice expéditive. On notera qu’elle évolue dans l’action, au début fébrile mais obstinée, elle monte en crescendo dans sa soif de justice jusqu’au climax final. Elle y fait preuve d’une dextérité dans le maniement des armes à feu et offre pour l’occasion un grand moment de vengeance ensanglantée. La mise en scène de Sun Chung dans The Sexy Killer offre des choses intéressantes, aussi bien dans la conception du cadre que dans les mouvements qu’il opère avec sa caméra. Par ailleurs, on soulignera certains décors naturels qui renforcent l’aspect sombre du sujet traité. Ainsi, il arrive que l’action se perde entre des immeubles en constructions, l’intérieur d’une décharge où une « balance » subit la loi du Milieu ou encore des égouts boueux dans lesquels Wanfei donne de sa personne. A ce propos, Chen Ping campe à merveille son personnage et n’hésite pas à entrer de plein pied dans les scènes de combats et de fusillades. Le reste du casting offre des prestations correctes à l’image de Yueh Hua qui endosse ici le rôle anecdotique d’un policier. Autre que le personnage de vengeresse en tête d’affiche, on s’arrêtera sur l’acteur Wang Hsieh qui interprète le boss du trafic de drogue. Il est un méchant de cinéma comme on les aime qui se déplace à l’aide d’une canne et qui a surtout la particularité d’avoir un penchant S&M, tendance dominateur.


The Sexy Killer est un bon divertissement. L’héroïne est attachante et l’on se ravit de la voir expédier sa vengeance tout du long, spécialement sur la fin lorsqu’elle fait parler la poudre et fait voler les corps.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/01/25/the-sexy-killer-1976-sun-chung-avis/)

IllitchD
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le 1 avr. 2013

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