à la fin d'une ère, DC s'envoie en l'air.

Mine de rien, l'histoire du DCEU est beaucoup plus intéressante et bien plus captivante que celles des films le composant.

à l'origine, on avait deux gars, Christopher Nolan et Zack Snyder, qui, après le succès phénoménal de la trilogie Batman du premier, se retrouvèrent avec la responsabilité de concurrencer un MCU ayant déjà fait ses preuves avec le mastodonte Avengers avec un autre univers de super-héros, cette fois-ci adaptant l'univers Detective Comics.

Si de premiers essais furent exécutés avant pour concurrencer Marvel mais ayant échoué lamentablement aussi bien sur le plan critique que financier (on se souviens tous de l'EXCELLENTISSIME Green Lantern de Martin Cambell), le premier film officiel de cet univers cinématographique partagé fur Man of Steel, réalisé par Zack Snyder, sorti en Juin 2013. Bien qu'ayant grandement divisé le public, le film réussi quand même a récolter plus de 650 millions au box-office international : la machine DCEU fut mise en place.

En 2014, le planning chapeauté par Zack Snyder fut révélé au grand public :

2016 : sortie de Batman v Superman, l'Aube de la justice (réalisé par Zack Snyder), opposant le dernier fils de Krypton au Chevalier noir de Gotham, et de Suicid Squad (réalisé par David Ayer).

2017 : sortie d'un film solo Wonder Woman (réalisé par Patty Jenkins) et de Justice League : première partie (réalisé par Zack Snyder), le film sensé être le Avengers de DC.

2018 : sortie des films solos Flash (réalisé par Phil Lord et Chris Miller), Aquaman (réalisé par James Wan) et The Batman (réalisé par Ben Affleck).

2019 : Sortie d'un film solo Shazam ! (réalisé par David Sandberg) et de Justice League deuxième partie (réalisé par Zack Snyder).

2020 : sortie des films solos Cyborg et Green Lantern Corp.

Autant le dire, la machine DCEU dirigée par Zack Snyder fut mise sur les rails et semblait bien partir pour concurrencer Marvel.

Puis vient le drame.

Mars 2016. Sortie de la version cinéma de Batman v Superman.

Trop sombre. Trop différent de Marvel. Personnages dénaturés. Choix scénaristiques incompréhensibles. Tel furent les critiques qui fusèrent à la sortie du blockbuster.

Et pour ne rien arranger, le milliard tant espéré pour le film ne fut pas atteint.

Face à cet échec critique et cette déception financière, Warner commence à douter et impose des restrictions à Zack Snyder lors du tournage de Justice League. Zack fut donc imposé de donner un ton beaucoup plus léger au film, de le rapprocher de ce que fait Marvel aussi bien en terme de ton que que de mise en scène, et les critiques élogieuses de sa director's cut de Batman v Superman sortie en DVD n'y changeront rien.

Cette politique du tout fun tout miel, Warner décide de l'appliquer également au prochain bébé DC à sortir, Suicid Squad, imposant des reshoot à David Ayer 3 mois avant la sortie du film et l'évinçant du projet pour refiler le final cut du film à la société s'étant occupé des bande-annonce.

Le film sort donc en Aout. Le verdict ne se fait pas attendre :

Le montage est ignoble.

Will Smith et Margot Robbie monopolisent le film au détriment des autres membres de l'équipe.

Jared Leto, en plus d'avoir un temps d'écran misérable, se trouve être un personnage complètement inutile et est considéré comme un des pires Joker toutes adaptations confondues.

Mais qu'importe, le film a fait 765 millions au box office, on aurait bien tord de ne pas continuer la formule. Et ça tombe bien, vu qu'on est satisfait du résultat de Wonder-Woman, autant se concentrer le film sensé être l'équivalent d'Avengers en terme d'argent : Justice League.

Patatras, c'est le drame. Snyder a fait du Snyder. Les héros sont iconisés à la manière des dieux grecs. Le film se prend au sérieux. Et surtout, il fait 4 heures. Il serait temps d'évincer ce rigolo et tout remettre dans l'ordre avant la sortie du film.

Et là, l'occasion parfaite: Mai 2017, la fille adoptive de Snyder, Autumn, se suicide. Zack, brisé, se retire du projet pour faire son deuil avec sa femme. Profitons d'une aubaine pareille, faisons des reshoot pour coller au style du MCU. Pour se faire, engageons Josh Whedon, réalisateur des deux premiers Avengers. Il ne reste que 6 mois avant la sortie du film ? Tant pis, on le sort quand même à l'échéance prévue et c'est à Josh de faire des miracles.

Novembre 2017. Sortie de Justice League.

Considéré comme un des pires films du DCEU.

Le style de Josh Whedon ne se marie aucunement avec celui de Snyder.

Et, gros coup de couteau : le film ne fait que 650 millions, sachant qu'il a couté 300 millions de dollars hors marketing.

C'est le coup de grâce pour l'univers partagé initialement prévu : adieux les films choraux gros budget, place aux films indépendants sans aucun plan derrière. Au moins, aucune attente, donc aucune déception.

Juin 2023. Ca ne peut plus durer.

Hormis les projets indépendants comme The Batman, la director's cut de Justice League initialement prévue par Snyder ou Joker, l'univers DC au cinéma n'est plus viable.

Avec 5 échecs d'affilée au box-office et une Warner tellement en faillite qu'elle est obligée de fusionner avec Discovery, il faut se débarrasser d'une manière satisfaisante de ce gouffre financier qu'est le DCEU.

La solution : The Flash.

Initialement prévu pour Mars 2018, le film c'est vu changer de réalisateurs en réalisateurs et de scripts en scripts pour finalement arriver aux mains d'Andy Muschetty (Mama, Ca chapitre 1 et 2) et pour une histoire adaptant l'arc Flashpoint, comics dans lequel Flash remonte dans le temps pour sauver sa mère mais, dans le processus, bousille la réalité dans laquelle il vit. L'occasion est donc bonne pur se débarrasser de cet univers avec ce film et de le rebooter avec James Gunn (Les gardiens de la Galaxie, The Suicid Squad ou encore Super) aux commandes.

Mais alors, que vaut ce dernier film de l'univers DC (dans tous les sens du terme) ?

Attention, ça va spoiler.

Première constatation : c'est moche.

Hideux.

Même dans Spy Kids c'est mieux fait, un film ayant moins d'un cinquième du budget du film consacré au bolide écarlate et étant sorti 22 ans plus tôt.

Et ce n'est pas quelques rares plans isolées étant un peu moches perdues dans le métrage : TOUT le film est un dégueuli d'effet spéciaux qui réussiraient à faire honte au roi Scorpion dans Le Retour de la Momie. Pire, même le premier Toy Story possède de meilleures CGI et une meilleure animation des personnages.

Et le pire, c'est qu'Andy a des idées de mise en scènes. Il sait ce qu'il faut pour toucher la corde sensible des fans. Mais comment veux-tu nous faire extasier dans une scène de speedforce avec Flash quand les bébés qu'il doit sauver sont des copies conformes du marmot dans Le Fils du Mask ? Comment veux-tu qu'on tombe en pamoison devant l'univers de la speedforce quand celle-ci est littéralement un graphique de PS2 ? Comment veux-tu qu'on hurle de joie devant ces Superman de Christopher Reeves et Nicolas Cage sans vie et étant extrêmement mal incrustés à leur environnement ?

Et là vous vous dites "Ouiii mais boooon les FX c'est secondaiiiiiire ce qui compte c'est le scénarioooooo". Deux choses :

-Arrêtez d'étirer les voyelles, c'est chiant

-Quand le film est à 70% dans un environnement numérique, difficile de ne pas le noter.

Et puis, même le scénario est pas fou.

Comme dans le comics, Flash remonte le temps afin d'empêcher le meurtre de sa mère et innocenter son père. Se faisant, il crée une réalité parallèle ou la situation est apocalyptique et dans laquelle se trouve un Batman différent et un kryptonien utilisé comme arme par l'armée. A la fin, voyant la mouise qu'il a commise, Barry Allen doit remonter le temps pour l'empêcher de sauver sa mère, remettant les pendules à l'heure en surface, mais faisant en réalité table rase de toute l'histoire. Et en toile de fond, il affronte un autre bolide.

Mais pourquoi dans The Flash, c'est nul ?

Premier point : l'aspect fanservice du film. Si dans le comics original le Batman que côtoie Flash dans la réalité parallèle est Thomas Wayne, père de Bruce et ayant endossé le rôle du croisé à la cape suite à la mort de ce dernier et la tombée dans la folie de Martha Wayne, devenu le Joker, ici le Batman que rencontre Barry Allen est celui de Mickael Keaton, provenant des films de Burton.

Première raison pour laquelle c'est nul, le fanservice est mal foutu. Si les deux films de Burton marchent autant, c'est principalement parce qu'ils montrent un Batman monstrueux, tout aussi bizarre et fou que les criminels qu'il combat dans la cour des miracles qu'est Gotham. Sous Burton, la ville prend un aspect Gothique et sordide, renforcé par les monstres déguisés en justiciers et en criminels qui l'habite. Sous Burton, Gotham est le vrai personnage central des films.

Là, poubelle.

Gotham est une vile comme une autre et que se soit dans sa gestuelle dans la bagarre comme dans son caractère, le Batman est complètement différent de sous Burton. Mais hé, il a les même gadgets, le même costume et il dit une punchline qu'il avait dit au Joker dans le film de 1989, donc c'est bon ! Pas vrai ?

Supergirl aussi est ratée. Déjà petite erreur par rapport au comics : Le fait d'avoir Kara au lieu de Clark comme kryptonien utilisé comme arme par le gouvernement enlève tout affect que l'on pourrait avoir vu qu'on a jamais vu Supergirl avant. Mais si encore ce n'était que ça, mais le personnage est inutile, n'a pratiquement pas de ligne de dialogues, et, comme le personnage de Batman, meurt de façon complètement conne.

Avec tous ce remue-ménage, j'ai failli oublier le pire personnage du film : le Barry alternatif. Trop con pour être drole. Trop montré comme un gogole pour être véritablement menaçant à la fin (car oui, c'est lui le méchant du film).

Et pourtant, sur le papier, remplacer Eobard Tawn par Black Flash dans le rôle du bolide que doit affronter Barry est une excellent idée: dans les comics, Black Flash est l'équivalent de la mort chez les bolides, une entité neutre qui traque ces derniers dés qu'ils changent le cours du temps à l'aide de la force véloce. Mais dans l'exécution, le personnage, tout comme son design et les CGI qui le forment, est aux fraises.

Et la fin.

Mon dieu la fin.

Jamais elle ne conclue le DCEU. Jamais elle n'ouvre des porte à un reboot. Elle s'achève sur une blague : Barry qui se retrouve emprisonné dans la réalité des Batman de Joel Schumacher et qui assiste à un Aquaman complètement pochtron qui baigne dans une flaque de pisse.

Pensez y : La fin du DCEU, c'est Aquaman qui baigne dans de la pisse.

Pas de dernier plan iconique de la Justice League.

Pas d'aperçu du reboot de James Gunn.

Non, Warner a écouté les fans et leur a donné ce qu'ils voulaient sans le savoir : Aquaman qui nage dans la pisse.

Et c'est con, parce que le film a de grandes qualités. Comme je l'ai dit Andy Muschetty a des idées de réalisation dans les scènes d'actions, mais totalement gâchées par la CGI horrible et omniprésente (meilleur exemple : la séquence avec les bébés et le chronobowl).

Le parcours de Barry Allen ou il doit apprendre que le passé est passé, que certaines choses ne doivent pas être changées même si on le voudrait énormément, est vraiment touchant. Dommage que cette trame soit engluée dans un humour omniprésent, toujours malvenu et très souvent de trés mauvais gout.

Au final, le film se révèle dans le style encore plus bâtard que Justice League, sans l'excuse du changement de réalisateur en cours de route.

Concluons ce avis par une métaphore approprié e au film, de la même manière que ce dernier conclue le DCEU :

Aquaman qui se baigne dans la pisse.

moujojojo
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le 19 juin 2023

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moujojojo

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