The Forest
The Forest

Film de Óscar Aibar (2012)

Décevant film de voleurs de poules

L'auteur vient nous faire un cinéma au BIFFF sur le fait que chacun doit faire un film sur la guerre d'Espagne, et il nous commet cela...
En plus il vient nous comparer l'auteur du roman qui a inspiré le film, Pinol, au Lovecraft espagnol, vraiment pas peur de la démesure.

Dans un petit village catalan, un fermier se rend à l'église, il est victime des quolibets des "rouges" de la place. Le ton est lancé. La pauvre famille des héros sera martyre des méchants révolutionnaires. Il y a quatre familles dans l'Eglise. Elles fuient dès le début du film après que les armées espagnoles au Maroc se rebellent

Et donc remettons les choses en place : les putschistes sont les franquistes en Afrique et les rouges ont été légalement élus (ce n'est pas si clair dans le film)

Et donc l'instruction gratuite, le partage des terres, la liberté religieuse, ... tout cela est réduit à du vol de poules et a une sombre histoire de fesses entre la fermière et le chef "rouge" local.
Il y a aussi la simple mention de la division entre les forces internationales, qui logent chez la fermière et les anarchistes qui organisent le village, cela ne va pas plus loin. Laissant la liberté d'interprétation historique et confusion totale chez le spectateur non averti.

Voilà pour le coté historique, partial a souhait.

Du coté fantastique, cela ne décolle pas. Des lumières dans un bosquet qui donnent passage dans un autre monde idyllique, peuplé de poissons géants, dont on ne voit un exemplaire que 15 secondes à la fin.

Et heureusement notre brave fermier sera sauvé par les franquistes.
Il nous fera aussi part de son bon esprit puisqu'il refuse presque de rendre la pareille à Mr Dorade qui l'avait hébergé, car cet étranger pense comme "les rouges" (c'est sans doute pour cela qu'il a agi ainsi non?)

En fait de Lovecraft, on pourra plutot parler de Owen.

Il faudra aussi se demander si il n'y a pas encore eu assez de fosses communes dues aux franquistes découvertes en Espagne? Les remblais ouverts le long des routes ne témoignent pas suffisamment pour le réalisateur ou le scénariste?

Pour completer cela le jeu des acteurs est aussi outrancier que le scénario. Poubelle.
charlesdavray
1
Écrit par

Créée

le 16 avr. 2013

Critique lue 217 fois

charlesdavray

Écrit par

Critique lue 217 fois

Du même critique

Mars et Avril
charlesdavray
8

Critique de Mars et Avril par charlesdavray

Sept ans de travail pour le réalisateur et cinq ans de collaboration avec François Schuiten, plus des bouts de ficelles et des investissments financiers de certains acteurs eux-mêmes, quelle aventure...

le 4 avr. 2013

9 j'aime

Byzantium
charlesdavray
7

Critique de Byzantium par charlesdavray

Comme nous le disait Neil Jordan lors de la présentation de son film juste avant la projection : il a voulu faire un film de vampires sérieux, loin de toutes les gamineries récentes sur le sujet...

le 3 avr. 2013

6 j'aime