Comment le pouvoir rend méchant et comment devenir gentil après

Spoil
Toujours dans les mêmes thèmes pour Stephen Chow et Lee Lik-Chi.
Cette fois, Stephen Chow, dans le rôle de Stephen Chow, commence au sommet de la hiérarchie des cuisiniers et en tant que tel peut bien sûr tout se permettre, car qui saurait contredire celui qui sait mieux que tous les autres ? Dans ce thème on aura droit à de nombreuses séquences délicieusement folles où la supériorité permet d'infliger toutes les humiliations, et on se rappellera, avec le sourire aux lèvres, des moments où nous-mêmes avons été soumis à une hiérarchie injuste, heureux que ces injustices soient révélées à l'écran. On rira volontiers devant une jury culinaire qui produira une danse impardonnablement stupide, avec une expression de joie qui touche au sublime au visage, pour éliminer les candidats que cela déconcentrera. Cette séquence durera presque 30 secondes, sans cut. Il y a parmi le lot d'autres exemples plus réalistes comme ceux qui sont éliminés parce qu'ils sont trop laids ou parce que leur expression faciale déplaît au jury.
Cette exploration de l'injustice évaluative hiérarchique est accompagnée de l'exploration de la solution jouissive au problème : la déchéance. L'ingéniosité machiavélique des puissants et de leurs ambitions financières, l'emprisonnement par un moine shaolin surpuissant et son équipe de 18 moines en or réduiront au silence la flamboyance de notre Dieu de la cuisine, du moins pour un temps. Tous ces ennuis lui viendront de l'attitude incroyablement irrespectueuse qu'il a eu avec les puissants et parce qu'il a eu peur que le moine shaolin lui fasse une fellation. Mais en vérité il n'a fini dans ce temple shaolin que parce qu'il a manqué de respect aux puissants qui ont tenté de l'assassiner.. Sacrée histoire. Cela montre que celui qui se sent supérieur doit se méfier, car en emportant ce sentiment hors de son royaume, il s'expose au danger.
Vient ensuite la rédemption, et celle-ci est inspirée par une cuisinière au grand coeur qui lui est venu en aide et s'est sacrifiée pour lui, et du deuil que cela lui a inspiré. Tous ces éléments ont dû concourir pour provoquer la rédemption. Déchéance, sauvetage, deuil, regret, inspiration etc etc pour qu'il arrête d'être un connard inouï.
Il est révélé à la fin que c'était vraiment le Dieu de la cuisine au sens littéral.
Ce film fait penser aux oeuvres d'animation japonaises type shokugeki no souma où on retrouve les scènes de jouissance culinaire exquise illustrées par un voyage symbolique visuel et auditif très parlant et où on a les scènes de virtuosité cuisinière absolue qui font sourire.
Vraiment un bon film et ça fait plaisir d'avoir un regard aussi vrai sur l'être humain dans ses vices avec un langage cinéma rafraîchissant et bon enfant

AfroGod
8
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le 30 sept. 2021

Critique lue 80 fois

AfroGod

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