La Peur vautrée dans les Ténèbres

The Hole n'a pas des débuts prometteurs, mais heureusement se montre digne de la filmographie de Joe Dante par la suite. Il faut dire que c'est un film PG-13 avec les standards de l'époque + des ados caricatures de millenials et de gosses nés dans les années 90.

Par chance, ceux-ci évoluent suffisamment pour être plus supportables, et l'histoire elle-même devient plus dantesque. Car même si on a droit à ce genre de dialogues à sous-entendus, ça reste un peu lourd :

Est-ce que tous les types de Brooklyn aiment jouer avec leurs trous ?

Et il faut dire aussi qu'il y a des faux jumpscares un peu inutiles et des éclaraiges inadaptés même au genre fantastique/épouvante. Mais encore une fois, Joe Dante semble se rendre compte qu'il est Joe Dante et qu'il n'a pas à faire un film que pour des ados caricaturaux, et se met à faire un film plus digne de lui et de ses fans.

La suite arrive donc à s'inspirer plus de Gremlins et Hurlements, ou même de Poltergeist ou de Ça ! sans trop manquer d'originalité ;

La fin a un caractère plus expressionniste et développant beaucoup le perso de Dane pour éviter qu'il ne devienne le nouveau Zac Efron ou Percy Jackson ou autre modèle d'ado chiant.

Je ne spolierais pas trop la fin, si ce n'est pour dire qu'elle fait référence à cette phrase de Franklin Delano Roosevelt :

Rien ne doit nous faire peur, sauf la Peur elle-même.

Certains verront dans ce film une absence de personnalité, ou la volonté de combler une lacune, mais j'y ai vu une œuvre de Dante se corrigeant lui-même pour ne pas se renier lui-même et ainsi ne pas trop sombrer dans les ténèbres abyssales de la paresse et de la soumission à de stupides standards de producteurs hollywoodiens complètement déphasés par rapport à leur public et à la réalité.

C'est sûr, l'affiche et le titre sont un peu dégueus (Fear Itself ; The Cave ou Les Ténèbres auraient été plus appropriés), mais ça vaut le détour pour voir comment Dante a évolué.