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La réalisation est originale et maitrisée, les persos décalés, mais curieusement attachants, et la narration est telle qu'il semble se passer un nombre de choses assez dément en deux petites heures sans que le rythme en soit pour autant frénétique.


Les premières apparitions de la créature sont vraiment bluffantes. A la fois gracieuse dans ses déplacements aquatiques ou aériens, et pataude sur la terre ferme, on peine à en comprendre la forme et la caméra se joue de nous, suggérant beaucoup sans pour autant rechigner à montrer.


Néanmoins, l'action est surtout centrée sur les personnages humains et leur recherche éperdue dans laquelle le monstre n'est qu'un obstacle parmi d'autres, ce qui invalide pas mal la classification "Film de monstre" que je lui ai vu plusieurs fois appliquée. Quoi qu'il en soit, ça vaut franchement le détour.


MISE A JOUR : 10/02/23


Revu à l'occasion d'un festival, 17 ans plus tard, The Host est toujours aussi brillant. Bong Joon-ho (Mother, Parasite) y mêle drame, comédie loufoque, survie, satire sociale, fantastique et action, sans jamais essayer d'adhérer à un genre en particulier.


C'est un film protéiforme qui ne cesse jamais de surprendre, mais aussi d'impressionner par sa réalisation magistrale et la beauté de ses plans. Autant dans l'action et les courses poursuite que dans le tendre et l'intime, il est maîtrisé de bout en bout.


Aujourd'hui plus qu'en 2006, son discours m'a semblé un peu grossier et pas franchement subtil. Ça parle de conspiration, d'interventionnisme américain et de lutte des classes, mais grâce à son montage enlevé et l'alternance des tons, on ne s'y ennuie jamais et sa galerie de losers improbable est toujours aussi réjouissante, pour peu qu'on adhère à ce mélange d'humour et de drame fréquent dans le cinéma ou séries coréennes.


Et bordel, la première apparition du monstre est une toujours une leçon de mise en scène restée inégalée. Les effets spéciaux ont correctement vieilli, mais c'est surtout la réalisation immersive, avec des caméras à hauteur d'homme et des plans toujours filmés depuis une rue ou une fenêtre, à hauteur d'homme, qui rendent la scène aussi intense et mémorable.

Ezhaac
9
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le 10 févr. 2023

Modifiée

le 10 févr. 2023

Critique lue 464 fois

Ezhaac

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