Les Visiteurs hongkongais

Mix précurseur improbable de Woochi et Les Visiteurs, The Iceman Cometh reste prometteur pendant 20 minutes (super générique, chouette introduction des protagonistes masculins lors d'un bon combat à l'épée...), il apparaît même clairement que Clarence Ford, sans non plus être génial, n'est pas un incapable lorsqu'il s'agit de filmer l'action (être épaulé par Kar Lok Chin et Patrick Leung aide forcément). Seulement au bout de 20 petites minutes, le métrage déjà paresseux devient réellement ennuyeux, et l'histoire commence à sérieusement patiner, s'empêtrant dans une succession de scènes de comédie à l'humour tout relatif propre au cinéma hongkongais, jouées par des plots, Maggie Cheung en tête, tragiquement nulle en potiche stupide. Dans ses interviews, Jean-Marie Poiré (grand maître incontestable de la comédie française grand public) ne cachait pas son accointance pour le cinéma d'action hongkongais. En gardant cette information en tête, il est difficile de croire que le réalisateur français n'a pas découvert cet Iceman Cometh avant d'écrire son méga hit, Les Visiteurs. Si ce n'est pas le cas, c'est très troublant car tous s'enchaînent presque tels quels :

• le "jour / nuit" à l’interrupteur
• l'eau de la cuvette des toilettes
• la "boîte à troubadours"
• les odeurs
• les voitures
• le (simili) poncho etc, etc

En dresser la liste complète serait trop long : ils y sont tous. Ceci étant dit, ces possibles "emprunts" seraient presque à mettre au crédit du frenchy à casquette car TOUS ces gags fonctionnent 100 fois mieux dans son film, apparaissant mieux rythmés et bien mieux mis en valeur par son montage. En tout cas, dans Iceman, ils tombent tous à plat, ce qui n'aide pas le spectateur à rester dans l'ambiance (c'est même tout le contraire), Yuen Biao étant en plus très loin du niveau comique de ses comparses, Jackie Chan ou Sammo Hung. Ne reste alors plus que quelques bonnes scènes d'action dont Hong-Kong a(vait) le secret... c'est trop peu.