Bon, j'avoue que j'étais extrêmement fatigué le jour où j'ai vu « The Impossible », si bien qu'il n'est pas impossible que je sois passé à côté de quelques qualités. Toujours est-il que si le point de départ est difficilement critiquable, le résultat n'est pas à la hauteur, confirmant mes doutes quant au réel potentiel de Juan Antonio Bayona après un « Orphelinat » déjà fort surestimé. Ah ça, le garçon a un réel sens visuel, pouvant toujours s'appuyer sur une aussi belle photographie et quelques passages indéniablement puissants.
Seulement, alors que l'œuvre nous vient directement de chez nos amis hispaniques, on a l'impression que l'ami Juan Antonio a fait un long détour par les Etats-Unis histoire de piquer tous les poncifs et lourdeurs caractérisant le cinéma hollywoodien. La musique a beau être belle, elle reste assez cliché, tandis que le propos reste extrêmement simpliste. Que l'on compatisse sur le sort de tous ces pauvres gens tués en 2004 par cet incroyable tsunami, pourquoi pas. Que l'on essaye de nous montrer sous un angle réaliste les conséquences ravageuses de cette vague meurtrière, pas de souci.
Mais encore faudrait-il un point de vue, une touche, une force ! « The Impossible » n'a rien de tout cela, apparemment persuadé qu'il suffira d'une gentille famille à trois enfants séparés par les événements pour nous émouvoir : et bien non. Car les stéréotypes et valeurs familiales ne manquent pas pendant 105 minutes, et ce n'est donc guère étonné que l'on voit cette gentille conclusion boucler le film, totalement à l'image de ce qui nous a été proposé jusque-là. Dommage pour Ewan McGregor et surtout Naomi Watts, pour une fois pas trop mal, mais on ne retiendra en définitive pas grand-chose d'un résultat certes soigné, mais trop persuadé qu'il suffirait d'un sujet grave pour bouleverser la planète entière : pari manqué.