Michael Bay est décidément le champion incontesté de la braderie cinématographique. Après avoir massacré la bataille de Pearl Harbor, Bay est de retour avec The Island, un film portant sur un thème scientifico-économique plutôt intéressant. Or comment peut-on confier au réalisateur de Transformers une des préoccupations majeures de notre siècle en matière de bioéthique ? De la marchandisation du corps humain, on passe à un chaos foireux du désert du Nevada à Los Angeles. Malgré quelques scènes assez bien conçues, elles sont vite emportées sous un déluge d'explosions et de punchlines nanardesques. À chaque minute du film, on a envie de recommencer la scène pour qu'elle puisse être crédible et digne d'intérêt. L'univers du film avec sa gigantesque firme, leader d'un nouveau marché prometteur aux méthodes illégitimes, est malheureusement survolé. La prestation des acteurs est insuffisante pour relever le niveau du film, avec un Erwan McGregor (Lincoln Six-Echo) en deçà de sa performance habituelle, et un chasseur de primes dont l'utilité principale est de crier durant les courses-porsuites des "Go ! Go ! Go !" et des "Ne les lâchez-pas !". Scarlett Johansson (Jordan Two-Delta) se débrouille bien en jouant un personnage naïf et en pleine désillusion face à la découverte du complot qui menace toute sa communauté. Cependant elle reste exposée au délire misogyne et pervers de son réalisateur qui n'hésite pas à inclure une discussion sexuelle dans un moment d'incompréhension et de stress intense pour Lincoln. Enfin Michael Bay est toujours aussi doué en placement de produit, surtout dans un film qui dénonce les excès du néo-libéralisme (la seule prouesse du film ?). Lorsque le générique apparaît, on se dit : "Quel dommage !"
Bref, The Island est un gros gâchis qui ne mérite pas davantage de mots pour exprimer la gigantesque braderie de son réalisateur.